Il s’agit selon le gouvernement gabonais, d’en faire un instrument d’opérationnalisation du volet agricole du Plan
d’accélération et de transformation (PAT).
Alors qu’il était présenté dès 2013 au moment de son lancement comme «un programme novateur, tant du point de vue des approches que des stratégies, qui vise à améliorer les moyens d’existence, la sécurité alimentaire et la résilience environnementale par le soutien aux stratégies et programmes de développement agricole », le Plan national d’Investissements agricoles, de sécurité alimentaire et nutritionnelle (Pniasan), n’a pas été en mesure de faire décoller ce secteur au Gabon. Entre absence de mécanismes de suivi et approche aléatoire, ce Pniasan a depuis piétiné, obligeant le gouvernement à modifier sa stratégie. En effet, comme annoncé en marge de l’atelier de lancement officiel du projet « Appui à la formulation du Plan National d’Investissement Agricole, de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle, de seconde génération (Pniasan 2) » qui s’est déroulé le 25 août 2021, le gouvernement avec le soutien de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), s’apprête à entamer la deuxième phase de ce plan d’investissement. Une deuxième phase dont l’objectif est « d’arrimer toutes les préoccupations spécifiques au développement des secteurs agro-sylvo-pastoral et halieutique au Gabon et d’en faire l’instrument d’opérationnalisation du PAT».
Avec l’ambition de «préparer et positionner les secteurs agricoles productifs du Gabon tout en compensant le déclin progressif du pétrole en accompagnant la montée en puissance des secteurs jadis oubliés» comme l’a souligné Biendi Maganga Moussavou. Ce Pniasan 2 se veut donc « une version actualisée et bâtie sur les leçons apprises du Pniasan dit de première génération 2014-2020, et enrichies des thématiques émergentes» comme l’a pour sa part souligné Adama Taoko, représentant du coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale.
Axé sur la possibilité de «créer les conditions pour une croissance agricole inclusive durable, la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et, de contribuer à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies et l’Agendas 2063 de l’Union Africaine», ce plan d’investissement remasterisé qui met le secteur privé « au centre de la mobilisation des ressources », pourrait donc enfin lancer la politique agricole gabonaise. A condition toutefois, de réellement apprendre des précédents échecs dont le très controversé programme Graine.