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Hausse du coût des emprunts des Etats de la Cemac

D’après les statistiques de la Beac, la moyenne générale se situe à 6,74% au mois de janvier 2023 venant de 6,27% à juin 2021 et 5,95% à juin 2020.

D’après le rapport de la Cellule de règlement et de conservation des titres (Crct) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) de janvier 2023, la moyenne générale du coût des ressources sur le marché des valeurs du Trésor de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) à fin janvier de l’année en cours est de 6,74%. Elle est en hausse par rapport aux 6,27% de juin 2021 et 5,95% à la même date en 2020. Les Obligations du Trésor assimilables (OTA) ont été plus chères que les Bons du Trésor assimilables (BTA) même si dans l’ensemble, les deux connaissent un renchérissement par rapport aux années précédentes.

La moyenne du coût des OTA à janvier 2023 se situe à 8,66% venant de 8,11% et 8,02%, respectivement à juin 2021 et juin 2020. Elle se rapproche inexorablement de la moyenne de 9,62% enregistrée en juin 2019. Par pays, le Congo et le Gabon ont les taux les plus élevés à savoir respectivement 8,80% et 8,40%. Pour ce qui est des BTA, la moyenne au 31 janvier 2023 se situe à 5,39% venant de 4,99%, 4,76%, 5,05% et 4,72% respectivement à juin 2021, juin 2020, juin 2019 et juin 2018. Le Cameroun est le pays qui affiche le plus faible taux (4,30%) comparativement à la Guinée Equatoriale (7,13%), le taux le plus élevé, le Tchad (6,95%), le Congo (6,61%) et le Gabon (5,63%).

LeS rAiSoNS PoSSiBLeS dU reNchériSSemeNt deS coûtS

Pour les experts de la finance, la hausse des coûts des emprunts observée serait le fait d’un probable essoufflement des banques qui restent jusqu’ici, les principaux détenteurs des titres publics de la sous-région. Sur un encours de 534,7 milliards de Fcfa à fin janvier 2023, elles mobilisent à elles seules 4.128 milliards de Fcfa, montant largement supérieur aux 811,4 milliards de Fcfa des investisseurs institutionnels, des 260 milliards de Fcfa du programme de rachat de la banque centrale et des 115,3 milliards de Fcfa des personnes physiques. Une situation qui les expose à des risques selon les agences de notation financière. Pourtant, il leur est prescrit de céder 30% de leurs souscriptions sur le marché secondaire. L’autre raison pourrait être une astuce développée par certains Etats pour aguicher les banques et autres spécialistes et valeurs du trésor (SVT) à souscrire davantage à leurs titres. Cet argument transparaît un peu dans les déclarations de Sylvester Moh Tangongho, directeur du Trésor et de la coopération financière et monétaire au ministère camerounais des Finances (Minfi) dans une interview récemment accordée à un média concurrent. « Nous essayons d’expliquer aux SVT qu’ils ont le devoir d’accompagner notre Etat (Cameroun) sur le marché des titres publics. Il n’est pas question que vous laissiez les titres de l’Etat du Cameroun pour aller chercher ceux avec des taux d’intérêts plus élevés dans d’autres pays alors que vous bénéficiez d’un environnement économique plus favorable sur place », explique-t-il.

Le mArché FiNANcier comme ALterNAtive

Face à la surenchère du coût des emprunts sur le marché monétaire de la Beac, certains Etats explorent plus que par le passé, la piste du marché financier sous régional. Car, il leur permet de financer leurs budgets à travers des emprunts obligataires. C’est notamment le cas du Cameroun, du Gabon et du Tchad. D’où la forte activité des Etats de la Cemac observée à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). Plusieurs raisons expliquent l’intérêt de ces derniers vis-à-vis de cette place boursière classée parmi les dernières de la planète. Au-delà de l’aggravation des incertitudes des marchés financiers internationaux, il y a le relèvement des taux directeurs par les principales Banques centrales. Toute chose contribuant ainsi au renchérissement du coût de crédit pour les émetteurs souverains. La hausse du coût du crédit sur le marché monétaire de la Cemac a poussé des Etats à puiser dans leurs ressources propres pour le remboursement des intérêts, apprend-t-on.

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