La banalisation de la violence dans une société est un marqueur essentiel de son agonie et constitue des prémisses de la catastrophe. Il ne suffit pas pour les gouvernants d'apostropher leurs concitoyens par médias interposés ou de formuler quelques menaces inutiles lors des points de presse pour conjurer un mal qui est profond. Le problème c'est que l'Etat camerounais vit un véritable rejet de la part de ses citoyens. Ce rejet est dû à sa propre délégitimation ! L'Etat se délégitime tous les jours par une mal gouvernance sans précédents (la CAN 2019, le Covidgate, le scandale du stade d'Olembe, les derniers exemples) et des options politiques hasardeuses qui constituent un dissolvant de l'unité nationale et qui favorisent la multiplication
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Richard Makon, universitaire et chercheur en sciences sociale, sur la révolution, dans une tribune.
Un peuple qui n'est pas préparé au changement, surtout aux bouleversements que peuvent sécréter des révolutions, est un danger pour les porteurs du projet de changement, qu'ils pendront haut et court au premier accroc sur le chemin du changement ! Un Peuple impréparé ne croit en rien, n'adhère à rien, se démobilise à la première difficulté, et tue ses révolutionnaires. Les évolutions l'irritent, les révolutions l'horrifient et le rendent irascible, confiné dans un sectarisme brutal et un conservatisme foncier, il traque jusqu'au sang toutes les petites mains et les petits soldats de la révolution… La révolution, à la fois cure de jouvence et mortel élixir, est le pharmakon de la démocratie, à la fois son remède et son poison !