Les perspectives économiques pour l'Afrique s'améliorent petit à petit. Certains changements dans les politiques économiques commencent à montrer des résultats positifs. Par exemple, on observe une diminution de certains déséquilibres économiques, comme l'inflation, qui baisse dans plusieurs pays. Environ la moitié des pays affichent déjà des taux d'inflation plus acceptables. En 2023, de nombreux pays ont également fait des efforts pour mieux gérer leurs finances publiques : environ deux tiers des pays ont pris des mesures pour consolider leur budget. Grâce à ces efforts, le niveau de la dette s'est stabilisé, même s'il reste élevé, à environ 58 % du PIB. Cependant, la bonne nouvelle est que la dette ne continue pas à augmenter. Certains pays africains ont pu accéder
Dixit
Ahmedou Ould Abdallah, ancien ministre mauritanien des Affaires étrangères, sur l’avenir des pays Africains dans les Brics, ln RFI.
L’avenir est avec les libertés, les libertés politiques à l’intérieur des pays, liberté d’expression, de gestion, mais aussi les libertés de mouvement dans l’espace. Alors les Africains, comme le dit l’expression populaire, « ils votent avec leurs pieds ». Ils émigrent où ? Ils émigrent la plupart du temps en Amérique ou en Europe. Même si cette migration est de plus en plus rejetée en Europe, je pense que le sentiment des Africains est pour la liberté de mouvement, de commerce, donc pour les pays où cela est possible, et ça se trouve en Occident, effectivement… D’abord, aujourd’hui, la puissance du dollar, c’est surtout l’économie américaine et la plupart des grandes économies, de l’Arabie saoudite à la Chine, ont leurs
Alexandre Didier Amani, président l’ONG « Tournons la page » de la Côte d’ivoire, sur la situation de l’alternance démocratique et les droits de l’homme en Afrique, ln RFI.
Le désespoir, c’est un peu trop dire. Il y a un doute, mais c'est normal parce que la lutte pour la démocratie est un processus. Il y a naturellement des moments de pics avec le Sénégal qui est une lueur d'espoir, mais aussi des moments de doute, lorsque nous avons les crises, les coups d’État militaires. Et surtout les coups d'État constitutionnels. On n'en parle pas beaucoup, mais ils participent à bâillonner la démocratie… Nous demeurons inquiets en Côte d'Ivoire. Parce que ces temps-ci, il y a eu une loi, l'ordonnance sur les organisations de la société civile, qui nous montre un bâillonnement. Il y a aussi l'appel de l'opposition au dialogue, pour que l’on puisse aller au consensus au
Jean Luc Mastaki, Directeur du Bureau sous régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique pour l’Afrique, sur l’apport de la diversification économique en Afrique centrale, ln Investir au Cameroun.
Par la diversification économique, nous entendons accroître la part des produits manufacturés dans les exportations de nos pays. Parce que la plupart de nos pays sont spécialisés dans la production de matières premières, dans la production de produits sans valeur ajoutée, et sont souvent acteurs dans l’approvisionnement des chaînes de valeurs globales, en termes de matières premières et de produits bruts. Le diagnostic est clair, des décennies de ce système économique n’ont pas apporté de réels avantages à nos pays. Non seulement la croissance qui en résulte est très volatile, elle dépend des matières premières sur des marchés que nous ne maîtrisons pas, mais aussi c’est une croissance qui n’a pas fait preuve de création massive d’emplois.
Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias de la RDC et porte-parole du gouvernement, sur le boycotte de la fin des travaux du sommet de la Francophonie par le président de la RDC, Félix Tshisekedi, ln RFI.
Le président de la République n'a pas participé à la dernière phase des travaux de la Francophonie parce qu'il y a eu une omission coupable de son homologue français, qu'il avait pourtant rencontré vendredi matin avec des échanges qui se sont plutôt bien déroulés. La République démocratique du Congo, étant le plus grand pays francophone et qui connaît l'une des plus graves crises humanitaires, ne pouvait pas être omise dans la prise de parole du président Macron à l'ouverture du sommet de Villers-Cotterêts, même s'il s'est rattrapé plus tard. Mais le mal était fait…Oui, une omission qui, à nos yeux, était coupable parce qu’il a parlé de la crise en République démocratique du Congo dans la même matinée, longuement avec
Succès Masra, ancien Premier ministre du Tchad et président du parti Transformateur, sur les préalables de sa participation aux élections législative de décembre prochain, ln RFI.
Je dirais une condition duale, il faut différer les élections à 2025. Même la nature nous l’y oblige d’une certaine manière, parce que plus de 20 régions sur 23 sont sous l’eau [NDLR suite aux inondations]. Et puis, il faut dialoguer pour tirer les leçons de la présidentielle et améliorer ce qui doit être amélioré, afin de redonner confiance aux institutions chargées de ces élections. Je pense qu’il y a un chapelet de responsabilités. Il y a d’abord l’Agence de gestion des élections, l’Ange, qui a violé les lois. Ce qui est très grave, c’est quand les lois ont des dispositions et qu’elles sont violées. Ensuite, l’armée. Dans une partie de l’armée, il y a une attitude qui n’est pas
Mohamed Salah Ben Ammar, Médecin et ancien ministre de la Santé tunisien, sur le recul de la langue française en Afrique, ln Jeune Afrique.
On ne peut pas promouvoir la Francophonie et continuer de traiter les questions migratoires sous l’angle de la répression. Les humiliations subies par les Africains lorsqu’ils demandent un visa pour la France sont inacceptables. Le spectacle des naufrages en mer des migrants est une honte. Nous le savons tous, traiter la question migratoire uniquement sous l’angle sécuritaire conduit à une impasse. Il est crucial de promouvoir la mobilité des personnes et de faciliter les échanges culturels entre la France et les pays africains. Cela implique de faciliter l’obtention de visas pour les étudiants, les chercheurs, les artistes et les entrepreneurs africains, et de favoriser les partenariats entre les universités et les institutions culturelles. Il est temps pour la France de
Robert Bourgi, auteur de l’ouvrage « Ils savent que je sais tout, ma vie en Françafrique », sur l’assassinat de Thomas Sankara, ln RFI.
Je ne sais pas quels sont les sentiments qui ont animé Blaise, je les ignore. Mais ce que je puis vous dire, c’est monsieur Foccart, tout puissant conseiller Afrique de monsieur Chirac, m’avait dit, car il me savait proche de Thomas : « Faites savoir à Thomas d’être très prudent. » Je dis : « Qu’est-ce que ça veut dire, doyen ? Il me dit : « Il est en danger et ça peut venir du plus près. » À ce moment là, il y a eu un deuil dans ma famille. Et Thomas, l’ayant appris, m’appelle et il me présente ses condoléances. Je lui dis : « Thomas, ça tombe bien, le vieux m’a dit qu’il fallait que tu
Coulibaly Kuibiert Ibrahime, président de la Commission électorale indépendante de la Côte d’ivoire, sur la crédibilité de cette institution, ln RFI.
Moi, je voudrais bien que les acteurs politiques soient de bonne foi. Parce que, voyez vous, quand une institution de la République est créée pour mener une mission, il faut que les citoyens accordent tout le crédit à cette institution, jusqu'à ce qu'elle rapporte la preuve qu’elle n'est pas digne, ou bien que ses animateurs ne sont pas dignes de mener cette mission. Mais quand vous jetez le discrédit sur l'institution parce que vous êtes en difficulté, mais ce n'est pas bon, alors que vous savez bien que ce n'est pas vrai… Oui, parce qu’ils n'ont pas d'éléments. Moi, je veux bien qu'on me rapporte des éléments. Mais l'élection n'est bonne que lorsqu'ils l'ont gagnée. Mais ce n'est pas comme
Antoine Glaser, essayiste et spécialiste de l’Afrique, sur le changement que pourra apporter le gouvernement Barnier sur la politique africaine de la France, ln RFI.
Je pense que, sur le plan institutionnel, il n’y a pas vraiment, a priori, de vrai changement. Parce qu’on voit que finalement le nouveau ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est l’ancien ministre délégué sur l’Europe, donc, on voit que c’est vraiment beaucoup plus un homme de l’Europe qu’un homme de l’Afrique. Mais il ne faut pas s’arrêter simplement au côté institutionnel. Il y a beaucoup de choses qui sont en train de bouger d’une façon assez étonnante, ce n’est plus du tout la France en Afrique qui va bouger, c’est plutôt l’Afrique en France, ça veut dire un accent mis extrêmement fortement par Emmanuel Macron sur les diasporas, que ce soit à l’Élysée, il y a un nouveau numéro