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INCLUSION FINANCIERE : Des chiffres au Cameroun en-deçà de la moyenne en Afrique subsaharienne

C’est ce que révèle une étude conjointement menée par le Comité national économique et financier et la Banque mondiale.

Selon une étude conjointement menée par le Comité national économique et financier (Cnef) et la Banque mondiale, seulement 35% des adultes au Cameroun possèdent un compte dans une des institutions financières du pays, contre une moyenne de 43% en Afrique subsaharienne. En outre, 11% d’adultes ont accès au service d’épargne dans des institutions financières formelles, contre 27% en Afrique subsaharienne. Dans ce contexte, les transformations du système financier camerounais par le biais des innovations digitales, représentent une opportunité essentielle pour favoriser l’inclusion financière et promouvoir une croissance économique plus vigoureuse.

En effet, l’essor et le développement rapide des technologies digitales durant les deux dernières décennies ont contribué à la création des richesses et à l’amélioration du bien-être des populations. Selon la Banque mondiale, l’économie digitale contribue à près de 20% du PIB mondial. Cette contribution devrait dépasser les 25% d’ici 7 ans. Or, elle n’est que de 5% selon le ministère des Postes et télé- communications (Minpostel). Pour le Cnef, « la contribution du digital à la création de richesses repose pour l’essentiel sur les transformations induites par les innovations dans divers secteurs de l’économie. Le secteur financier camerounais, en plus de compter parmi les plus impactés par les innovations digitales, demeure celui où les besoins se font le plus ressentir », note-t-il.

20% DES CAmErouNAIS oNt ACCèS Au mobILE moNEy

Le Minfi pour sa part, pense que « bien que l’on puisse considérer ce rythme est lent par rapport à son potentiel et à l’évolution observée dans d’autres pays, le système financier camerounais s’est progressivement transformé grâce à l’utilisation des innovations digitales notamment les technologies de paiement. L’une des plus inclusives est le mobile money qui offre la possibilité aux populations d’accéder à divers services tels que les transferts d’argent, les paiements en ligne, les microcrédits, et autres. Bien entendu, des efforts restent à faire pour le rendre plus inclusif au Cameroun ». Seulement, près de 20% de la population a accès au mobile money, apprend-t-on. De même, l’émergence des plateformes de crowdfunding permet de contourner les contraintes de crédit associées au recours de la finance traditionnelle, grâce à leur caractère participatif, et au gain de temps qu’elles permettent. En 2018 par exemple, le crowdfunding a permis de financer plus de 4421 projets pour une valeur cumulée de plus d’un milliard de Fcfa selon le ministère des Finances. Une situation qui plaçait le pays au 18ème rang très en-deçà des principales places de crowdfunding en Afrique.

QuELQuES INItIAtIvES gouvErNEmENtALES ENvISAgéES

Pour pallier cela, Minette Libom li Likeng, la ministre des Postes et télécommunications (Minpostel) indique que « la vision stratégique pour l’intégration continue des technologies innovantes au sein du tissu digital national de manière générale et du système financier de manière spécifique doit se concentrer, au-delà de la construction d’infrastructures robustes, sur le renforcement de l’éducation numérique à tous les niveaux, et l’instauration de mesures incitatives afin d’attirer les entreprises, en vue d’un écosystème financier inclusif et innovant, ainsi que sur la mise en place d’une réglementation adaptée, pour une intégration réussie des technologies digitales dans les services de paiement ». Et pour ce faire, les pouvoirs publics misent sur la promotion de l’innovation, le renforcement et le soutien des initiatives locales, notamment celles menées par les start-up camerounaises pour la mise en place d’un tissu entrepreneurial du numérique. « Il s’agit notamment de la mise en place d’incubateurs et d’accélérateurs spécialisés, de la facilitation de l’accès au financement, de subventions pour la recherche et le développement, et même d’allègements fiscaux. L’écosystème des startups, particulièrement dans le domaine de la fintech joue en effet, un rôle transformationnel en introduisant de nouvelles idées et technologies qui peuvent révolutionner le marché financier », conclut-elle

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