En bourse, une entreprise peut ouvrir son capital à des nouveaux actionnaires qui vont lui permettre de se développer.
«Si vous avez un capital d’un million par exemple, en allant en bourse vous avez la possibilité de le porter à 10 millions de Fcfa par exemple. Au regard de vos activités et de vos performances, il y aura des gens qui vont croire en votre projet et vous apporter des financements adéquats », explique un expert financier. Mais, pour y parvenir, il faut faire preuve de transparence selon lui. Le directeur général de la Bvmac pour sa part, pense que « le principe même d’un marché financier est d’organiser la rencontre entre les investisseurs, qui détiennent des capitaux qu’ils veulent faire fructifier, et des agents économiques (entreprises, Etats, collectivités locales, etc.), qui cherchent des financements », explique Jean-Claude Ngbwa.
Bon nombre d’entreprises locales sont familiales selon les experts. Elles sont par conséquent réticentes quant à l’ouverture de leur capital à des personnes étrangères, à qui elles doivent désormais rendre compte de leurs activités. Toute chose qui a mis à mal le fonctionnement de la bourse de Douala tout en freinant le développement économique du Cameroun. A cette difficulté se greffe celle liée au problème de structuration de certaines entreprises en particulier les Pme. « C’est un véritable problème au Cameroun », reconnaissent les fiscalistes. Car, la plupart des Pme ne sont pas structurées. Bon nombre d’entre elles se trouvent dans les mallettes de leurs promoteurs. Bon nombre de chantiers demeurent inachevés de ce fait. Le ministère des marchés publics (Minmap) vient de publier la liste des entreprises indélicates. De telles attitudes ne leur permettent pas de lever les fonds ni auprès des banques, encore moins en bourse. Car, il faut au préalable produire un certain nombre d’informations relatives à la structure. Lesquelles vont être vérifiées par la suite. Un suivi de cette dernièresera également fait.
Quelques entreprises déjà intéressées
Bien avant ces incitations fiscales, certaines entreprises à l’instar du Port autonome de Kribi (PAK) ont d’ores et déjà entrepris des démarches visant à intégrer la Bvmac. Accompagné de Christophe Bengono, directeur financier et comptable du PAK, Yves Melingui, chef de la cellule de l’ingénierie financière de cette structure, Patrice Melom est allé le 23 octobre 2020, à la rencontre de Jean-Claude Ngbwa, le directeur général de la Bvmac à Douala, lequel était entouré pour la circonstance, des représentants des sociétés cotées à la bourse, et de la représentante du Fonds africain de garantie et de coopération économique (Fagace). Cette séance de travail a permis au Port de Kribi qui est continuellement en quête de financements nouveaux, de jauger des opportunités réelles offertes par le marché financier sous-régional. La structure portuaire nouvellement créée a déjà usé d’autres moyens de financement que sont entre autres, l’autofinancement et des emprunts auprès des banques. Elle voudrait désormais explorer l’option du marché financier. Quatre entreprises sont déjà cotées à la Bvmac à l’instar de la Socapalm, Safacam et la Société des eaux minérales du Cameroun (Semc), une entité du groupe Sabc (Société anonyme des brasseries du Cameroun, Ndlr).