Nombre d’EMF au Cameroun présentent un portefeuille à risque supérieur à 25%. Une situation qui met à mal la trésorerie de ces établissements financiers.
Au Cameroun, le taux de portefeuille à risque dans les établissements de microfinance (EMF) et les banques se situe autour de 20% en 30 jours. Ce qui d’après les professionnels du secteur bancaire, est élevé par rapport aux standards internationaux qui recommandent au maximum 5% en 30 jours. La Financière d’épargne et de crédit (Finec) fait partie de ces EMF. Comme bon nombre d’établissements financiers au Cameroun, son portefeuille à risque est entre 20 et 25%. « Cette situation est générale et les EMF font face à de nombreuses difficultés liées au remboursement de leur crédit », affirme Alban Clovis Fogang, directeur général de la Finec, tout en restant subjectif sur le taux exact du portefeuille à risque de son EMF.
Au niveau de la Mission d’investissement pour la gestion de l’épargne et du crédit (Migec) S.A., le taux de portefeuille à risque se situe à plus de 25% à ce jour. En 2019, ce taux était à 26%. Il a connu une augmentation de 2% en 2020, et est passé à 28%. Une situation due au confinement liée à la pandémie à Coronavirus qui a par ailleurs paralysé de nombreuses économies. « La pandémie a surpris tout le monde. Elle a fait de nombreuses victimes, nous avons aussi été touchés, mais cette année semble beaucoup plus reluisante que l’année dernière », se réjouit tout de même Stéphan Kamwa Djouguela, directeur général de la Migec S.A.
La pandémie à Coronavirus (Covid-19) a été un handicap dans le remboursement de crédit en 2020. Les opérateurs économiques étant en difficulté, il était par ailleurs difficile pour les banquiers de faire pression sur ceux-ci au regard du contexte. « Certains de nos clients ne pouvaient pas travailler normalement. Les activités commerciales ont pris un coup. Les clients se faisaient rares devant les guichets. Ce n’était donc pas évident d’appliquer cette loi », se désole Sylvain Nzati, Directeur général adjoint de la microfinance Conadie. La microfinance qu’il dirige réclame à quelques clients plus de 20 millions de Fcfa de crédits non-remboursés en 2020.