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Le PM obtient du secteur privé des promesses de financement

Lors de la réunion d’approbation par les acteurs de ce secteur, du Plan présidentiel de reconstruction et de développement du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les hommes d’affaires présents à Douala, ont marqué leur intérêt à contribuer à la redynamisation de ces deux régions.

Actuellement déclarées « économiquement sinistrées », les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO-SO) au Cameroun, font face depuis quatre ans, à une importante crise sécuritaire. Laquelle a fortement détérioré l’économie de ces régions et provoqué un manque à gagner sur les recettes fiscales du Cameroun. Avant la crise, la contribution directe du Sud-Ouest et du Nord-Ouest au Produit intérieur brut (PIB) du pays était évaluée à 16,3% en 2015, d’après le ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat). Incubateur de startups considéré en outre comme un bassin d’approvisionnement en matières premières pour les autres régions du pays, le NO-SO qui présente de fortes activités agricoles, touristiques et commerciales mais également de transit, s’est dégradé avec la crise.

Pour relancer l’économie dans cette partie du triangle national, le gouvernement camerounais a décidé de miser sur le secteur privé. A cet effet, le Premier ministre (PM), Joseph Dion Ngute, a effectué une visite de travail à Douala il y a quelques jours. Les objectifs de cette descente étaient de présenter aux patrons camerounais, le Plan présidentiel de reconstruction et de développement (Pprd) des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et inviter ces chefs d’entreprises à investir dans la relance de l’économie de ces deux régions. Lors de la réunion d’appropriation de ce plan par le secteur privé au Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), mardi 18 mai 2021, les créateurs de richesse ont donné leur accord de principe et rassuré le PM, sur leur participation à la mise en oeuvre effective du Pprd.

Ainsi, des premières annonces ont été faites par les responsables de plusieurs structures pour montrer la voie. « Je vous annonce que nous allons financer à hauteur de 500 millions de Fcfa dans une première phase, les projets qui nous seront soumis et sous réserve de l’approbation du Conseil d’administration, et en voyant l’exécution de cette première phase de doubler cette somme pour arriver à 1 milliard de Fcfa…», a déclaré Emmanuel De Tailly, directeur général du groupe Société anonyme des Brasseries du Cameroun (SABC), par ailleurs, deuxième vice-président du Gicam. Le groupement des meuniers du Cameroun, avec sa tête Célestin Tawamba, président du Gicam, s’est également joint à la danse et a décidé d’apporter une contribution de 200 millions de Fcfa.

Conscient de l’enjeu du Pprd, les compagnies d’assurances ne sont pas elles aussi restées muettes. Théophile Gérard Moulong, président de l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun (Asac) par ailleurs, Directeur général (DG) de Saham Assurance, s’est dit prêt à investir une partie de l’épargne de l’assurance bien gardée dans les dépôts à vue dans les banques. « Les assureurs collectent de l’épargne et une épargne longue qui peut être investie dans les projets sur des périodes beaucoup plus longues. En ce moment, par exemple, les assureurs ont 400 milliards de dépôt de placements qui sont malheureusement peu utilisés pour les financements des emprunts et obligations publiques. Seuls 91 milliards sur ces 400 milliards sont placés dans les emprunts obligations, alors même que notre régulation indique que nous pouvons aller jusqu’à 50% de financement », a-t-il déclaré. Et le président de l’Asac s’est d’ailleurs dit prêt à utiliser cet argent appartenant aux assurés, si la garantie de l’Etat est avérée.

Pour sa part, le président de la Chambre de commerce des industries des mines et de l’artisanat (Ccima) a promis d’informer les plus de 110.000 entreprises logées au sein de la structure qu’il dirige. « Nous allons essayer à la sortie de cette réunion, d’informer tous les membres de la Ccima et de les emmener à contribuer de manière très active », a déclaré Christophe Eken. Le Gicam, principal mouvement patronal du pays, a quant à lui a lancé un appel à contributions. « Un appel au déploiement de votre effort : non pas un effort de guerre, mais un effort de paix ! », apprend-on.

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