La nature se déchaine en ce moment sur l’Europe. Plusieurs pays du vieux continent subissent en effet les affres des inondations dévastatrices qui se sont déclenchées le 14 juillet dernier, à la suite de violentes intempéries et des grandes crues. En plus des débordements des lits de rivières, on a pu observer d’importants glissements de terrains qui ont contribué à emporter des villages entiers à certains endroits. Comme on pouvait s’y attendre, ce déchainement naturel n’a pas été sans conséquences. Quelques quatre jours seulement après le début de la catastrophe, le bilan provisoire faisait déjà état de plus de 150 morts, des dizaines de disparus et en sus d’énormes dégâts matériels enregistrés. Des centaines d’habitants évacuées à toute hâte, ont en outre été contraintes d’abandonner leurs domiciles.
Plus rudement frappée avec au moins trois-quarts de décès enregistrés jusqu’ici, l’Allemagne est sous le choc et paye le plus lourd tribut de ces débordements des eaux, les plus meurtriers dans le pays en près de 60 ans selon les médias locaux. A côté, la Belgique présente certes un bilan moins grave, mais avec tout de même à la clé plusieurs dizaines de pertes en vies humaines enregistrées. Le premier ministre belge Alexander De Croo qui a décrété une journée de deuil national dans le pays, a d’ailleurs affirmé qu’il se pourrait que ces inondations soient les plus catastrophiques qu’ait jamais connu cet Etat fédéral. Le Luxembourg et les Pays Bas ont également été touchés par ces intempéries.
Il ne faut pas être un érudit exceptionnel pour savoir que ces inondations sont la conséquence directe du réchauffement climatique qui s’accentue chaque jour dans le monde. « Une atmosphère plus chaude retient en effet davantage d’eau et peut provoquer des précipitations d’extrême intensité. Celles-ci peuvent avoir des conséquences particulièrement dévastatrices dans les zones urbaines, avec des cours d’eau mal drainés et des constructions en zone inondable », a écrit un journal allemand à propos de cette catastrophe. A noter que les changements climatiques sont également à l’origine des hausses de températures, l’augmentation du niveau de la mer et les fontes de glaces entre autres. Ces derniers évènements survenus en Europe, viennent une fois encore rappeler l’urgence d’accentuer la lutte contre le réchauffement climatique dans la planète. Et celle-ci ne saurait être plus efficace sans une hausse subséquente des financements octroyés aux Etats, notamment les plus pauvres pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et renforcer la résilience. Surtout que d’après diverses études, les investissements dans l’action pour le climat contribueraient largement à mettre en place une économie durable. Lors de sa publication en 2018, le rapport New climate economy a précisé que « des actions climatiques ambitieuses pourraient générer un gain économique direct de 26 000 milliards de dollars US jusqu’en 2030 par rapport à un scénario de statu quo ». Et d’ailleurs, la transition vers une économie verte qui vise à préserver l’environnement, peut débloquer de nouvelles perspectives économiques et de nouveaux emplois. Puisque selon les estimations, un investissement d’un dollars US génère, en moyenne, un bénéfice de 4 dollars. De quoi aider l’Afrique dans sa lutte contre la pauvreté et le sous-développement.