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Des quotas bientôt imposés aux importateurs

La mesure entrera en vigueur dès l’année prochaine telle que l’a annoncé le ministre du Commerce le 21 juillet dernier à l’issue d’une rencontre avec les opérateurs.

Les importateurs de riz se verront attribuer des quotas en ce qui concerne l’écoulement du riz « made in Cameroon » dès l’année prochaine. L’annonce a été faite par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana au cours de la rencontre du 21 juillet 2021 avec les opérateurs de la filière à Yaoundé. Au-delà d’assurer le juste prix, la mesure vise également à promouvoir le riz local, il s’agira également de garantir l’approvisionnement du marché national et de se mettre à l’abri des facteurs exogènes pouvant mettre en péril les approvisionnements des marchés. Cette distribution des quotas va obéir à certains critères parmi lesquels, la régularité et la loyauté selon des sources au ministère du Commerce. Certains analystes y voient une volonté manifeste des pouvoirs publics de réduire de manière significative, le déficit de sa balance commerciale à travers la politique de l’import-substitution par ailleurs inscrite dans la loi de Finances de l’exercice en cours.

En effet, 803.505 tonnes de riz ont été importées par le Cameroun en 2019 alors que la production locale se situait à environ 334.000 tonnes seulement, soit environ 27% de la demande locale selon les experts. Face aux difficultés liées à l’approvisionnement au niveau international, l’import-substitution susmentionnée devra permettre au pays de porter sa production de riz à 452.000 tonnes d’ici 2023. A cette échéance, la production de poisson devrait se situer à 379.000 tonnes contre 4,2 millions de tonnes de maïs et 2,3 millions de tonnes de mil et sorgho. Une stratégie qui va coûter 183 milliards de Fcfa à l’Etat camerounais.

Le casse-tête de la hausse des prix des produits alimentaires

Entretemps, les prix des produits alimentaires et bien d’autres ne cessent d’augmenter au fil des jours. Dans les différents espaces marchands de la capitale camerounaise, Yaoundé comme en régions, les produits tels que le riz, le poisson, la viande et bien d’autres connaissent une augmentation au niveau des prix. Le kilogramme des différentes variétés de riz, l’aliment le plus prisé des populations, est passé de 450 Fcfa, à 500 Fcfa, voire 550 Fcfa par endroit. Le sac de 50 kg se vend désormais entre 22.500 Fcfa pour ce qui est du « Dindon », à 25.000 Fcfa pour « l’Oncle Benz » et 26.000 Fcfa pour « Mémé cassé ». Celui de 25 kg quant à lui, a également grimpé pour se situer entre 13.500 et 10.500 Fcfa selon le type. Il coûtait entre 8750 et 11.500 Fcfa, il y a quelques mois auparavant, apprend-on. Le maquereau 25+ doré se vend actuellement à 1450 Fcfa le kilogramme. Il coûtait un peu moins à savoir entre 1350, 1200 et 1100 Fcfa il y a seulement deux ans. Les petites bourses avaient même la possibilité de manger ce poisson moyennant 900, 800, voire 500 Fcfa pour l’achat d’un kilogramme. Autrefois, le carton de 20 kg contenant les espèces de taille moyenne, coûtait 23.000 Fcfa contre 17500 Fcfa pour celui contenant les espèces de petite taille tandis que celui de 25 kg s’obtenait à 25.500 Fcfa. Ce qui ne semble plus être le cas aujourd’hui. Selon certaines indiscrétions, cette situation serait due non seulement aux perturbations des échanges internationaux du fait des mesures de restriction imposées par les autorités de certains pays pour mettre leur population à l’abri de la Covid-19. A cela s’ajoute la fiscalité relative au poisson importé.

Pendant que les consommateurs se plaignent, les commerçants se frottent les mains. Sur instruction du ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, les sociétés « Socokem Sarl » et « Amatur » basées au marché central de Yaoundé et spécialisées dans la distribution du riz, ont été mises sous scellés le 23 juillet dernier. Il leur est reproché le non-respect des prix concertés de ce produit de grande consommation tel que convenu lors de la concertation du 21 juillet dernier au ministère du Commerce. Selon ce département ministériel, le sac de 45,6 kilogrammes du riz de marque « Bonheur » 5% d’origine thaïlandaise se vendait au moment de la fermeture de la société « Socokem Sarl » citée plus haut, à 18.500 Fcfa en lieu et place des 17.767 Fcfa pourtant inscrits sur certains sacs et même au niveau des machines. A la société voisine « Amatur », susmentionnée, le sac de riz paddy de 25 kilogrammes se vendait à 11.000 Fcfa au lieu de 9750 Fcfa comme convenu. Des « pratiques commerciales trompeuses » auxquelles le gouvernement voudrait y mettre un terme.

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