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Les raisons de la chute des cours

La faiblesse de la demande du fait de la Covid-19 ainsi que l’accumulation des stocks importants de produits qui résultent des répercussions de la crise sanitaire mondiale en sont quelques-unes selon la Beac.

Au-delà d’être une crise sanitaire, la pandémie à Coronavirus (Covid-19) plonge les économies des Etats de la planète dans une véritable récession. Une situation qui fait également d’elle à la fois, une crise économique et sociale selon la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Dans une publication relative à l’évolution des cours des principaux produits de base exportés par les pays de la sous-région au deuxième trimestre de l’année 2020 publiée le 21 septembre 2020, elle indique que « le marché des produits de base subit les contrecoups de la crise sanitaire, laquelle s’est transformée en crise économique, sociale et financière ». En effet, les cours de plusieurs produits agricoles exportés par les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), ont diminué au cours du deuxième trimestre de l’année en cours. « Leur indice a affiché un recul de 7,6% pour le trimestre sous revue, après une baisse de 1,9% au cours du trimestre précédent », indique la Banque centrale.

Ainsi, l’indice global des cours des produits de base exportés par la Cemac a régressé de 28,9% au deuxième trimestre 2020 après une baisse de 18,1% lors du trimestre précédent. En cause, l’effet d’une chute généralisée des cours des produits énergétiques et non énergétiques. Le prix du baril de pétrole brut qui se situait à 49,1 dollars américains au premier trimestre, se stagne dorénavant à 30,3 dollars baril au second. Le cours du gaz naturel s’est situé à une moyenne de 4,5 dollars /mmbtu sur le trimestre, contre 5,0 dollars/mmbtu au trimestre précédent. Cette diminution reflète un tassement historique de la demande, notamment celle provenant de la Chine. En outre, l’effondrement des cours du pétrole a été renforcé par les incertitudes entourant les accords entre les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et les autres pays producteurs. En ce qui concerne l’indice des cours hors produits énergétiques, il a régressé de 104,19 au premier trimestre de l’année en cours à 99,51 (-4,5%) au second. Une situation qui découle principalement de la baisse des prix des produits agricoles qui ont chuté de 7,6%, ajouté aux produits forestiers qui se sont dévalués de 1%. Ce repli des cours des produits non énergétiques est principalement observé sur les marchés des produits agricoles (-7,6%) et les produits forestiers (-1,0%). Cependant, ceux des produits de la pêche ont progressé de 2,3%, tandis que ceux des métaux et minéraux sont généralement restés stables (+0,1%). « La variation des cours des produits de base a été marquée d’une part, par une baisse cumulée des produits énergétiques de 36,6% revenant de 45,78 au premier trimestre 2020 à 29,04 au second, et d’autre part, par celle des produits non énergétiques de (4,5%), atteignant 99,51 au deuxième trimestre contre 104,19 au premier », explique la Beac.

L’institut d’émission monétaire de la sous-région précise que la baisse des prix desdits produits résulte en grande partie de la faiblesse de la demande en raison de la pandémie actuelle, à laquelle s’ajoute l’accumulation de stocks importants de certains produits à l’instar de l’huile de palme et le cacao. Certains analystes économiques pensent également que les mesures de restriction telles que les confinements décidés par certains Etats du fait de la crise sanitaire actuelle, ont poussé les populations et même les gouvernements à procéder au stockage d’importantes quantités de produits. Les cours les plus bas sont observés sur les marchés du sucre (-18,7%), de l’huile de palme (-15,7%), du caoutchouc (-14,9%) et du cacao (-11,0%). Le marché du riz quant à lui, a connu une hausse (+15,4%) selon la Beac. L’indice des cours des produits forestiers s’est incliné de 1% au deuxième trimestre de l’année en cours, passant ainsi de 80,71 au premier trimestre à 79,90 au second. La raison évoquée étant la baisse des prix des bois sciés (-3,1 %), bois contre-plaqués (-3,1 %) et feuilles de placages (-3,1 %). A contrario, la hausse des prix observée sur le marché du bois brut de 9,9 % a atténué quelque peu cette dynamique. Un paradoxe au regard de la volonté des ministres des Forêts, de l’industrie et de l’environnement de l’Afrique centrale réunis au cours d’une réunion en visioconférence le 18 septembre 2020, d’interdire l’exportation des bois en grume d’ici 2022.

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