Vous êtes ici
Accueil > Dixit > Onesphore Sematumba, analyste Grands lacs à l’International Crisis Group, sur le cessez le feu décrété par les gouvernements congolais et rwandais, In RFI.

Onesphore Sematumba, analyste Grands lacs à l’International Crisis Group, sur le cessez le feu décrété par les gouvernements congolais et rwandais, In RFI.

En effet, le passé ne pousse pas vraiment à l’optimisme. D’abord parce que ce n’est pas le premier cessez-le-feu qui est négocié. Pour la petite histoire, le cessez-le-feu va commencer le 4 août 2024, c’est-à-dire le lendemain de la fin d’une trêve qui a été négociée par les États-Unis et qui n’a pas été respectée non plus, donc je ne pense pas que cette fois-ci soit la bonne. J’ai plusieurs doutes. D’abord en voyant le compte-rendu, je pense qu’il laisse des brèches pour l’éventuelle violation de ce cessez-le-feu, j’ai parcouru le communiqué. Par exemple, nulle part il n’est fait mention du M23, et donc le communiqué reste assez évasif. On parle de parties du conflit qui doivent cesser les combats, mais on ne nomme pas les entités qui sont, de fait, sur le terrain militaire. Cela fait qu’il y a un risque, par exemple, que le M23 refuse de s’intégrer dans un cessez-le-feu, dont il ne fait pas partie. Et de l’autre côté, on sait aussi que plusieurs fois, du côté du gouvernement de Kinshasa, il y a eu violation du cessez-le-feu, mais que l’armée a communiqué en disant que c’étaient les patriotes Wazalendo, ces jeunes des groupes armés, qui guerroyaient contre M23 et non pas l’armée. Donc, de part et d’autre, on a des sortes de brèches qui pourraient faire que le cessez-le-feu soit violé, tout en ayant l’air d’être respecté.

Laisser un commentaire

Top