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Industrialisation : Comment l’Europe veut maintenir l’Afrique dans le sous-développement

La Banque européenne d’investissement (BEI), vient de rendre publics les résultats de la première édition africaine de son enquête 2022 sur le climat. En somme, le bras financier de l’Union européenne (UE) révèle au terme de son travail, que 88% d’Africains interrogés, estiment que les changements climatiques ont déjà des répercussions sur leur quotidien. Dans la même veine, 61% d’entre eux pensent que les changements climatiques et les atteintes à l’environnement ont affecté leurs revenus ou leurs moyens de subsistance, tandis que 76% d’Africains questionnés indiquent que la priorité devrait être donnée aux énergies renouvelables.

Les résultats de cette enquête de la BEI sur le climat en Afrique ne sont guère surprenants dans la mesure où, cette institution financière est considérée comme le premier bailleur de fonds multilatéral au monde pour des projets à l’appui de l’action climatique. D’ailleurs, selon son vice-président Ambroise Fayolle, « une grande majorité de personnes interrogées dans les pays sondés en Afrique nous alertent sur les effets que les changements climatiques ont déjà sur leur famille et leurs sources de revenus. Les résultats de l’édition 2022 de l’enquête de la BEI sur le climat montrent que pour la plupart des personnes interrogées, le développement des énergies renouvelables est prioritaire ». Et de rappeler que la BEI est prête à déployer toute sa panoplie de services de conseil et d’instruments financiers et appuyer ses partenaires sur le terrain afin d’atténuer les changements climatiques, de s’adapter à leurs effets négatifs déjà palpables et de garantir une transition juste.

Comme on peut le constater à partir des résultats de cette enquête, les pays industrialisés sont résolus à contraindre l’Afrique à l’adoption si ce n’est entièrement, mais tout au moins en grande partie, les politiques liées aux énergies renouvelables. Sauf que ces types d’énergies ne sont pas à même de booster de façon efficiente l’industrialisation d’un continent qui accuse encore un sérieux retard en la matière. Or, on ne le dira jamais assez, l’industrialisation est la clé du développement de l’Afrique, grâce notamment à des gains économiques et sociaux innombrables, conduisant à une amélioration nette des conditions de vies au sein d’une nation.

Comment comprendre que l’Occident qui a réussi son développement à partir des énergies fossiles dites plus polluantes, multiplie aujourd’hui des initiatives pour dévier les Africains de cette même voie, sous le fallacieux prétexte de la protection de l’environnement ? D’ailleurs, que cache cette fixation sur le continent africain qui s’avère pourtant être la région qui pollue le moins, avec seulement 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre produite, selon l’Organisation des Nations unies (ONU). En plus, 40,5% de l’électricité produite dans les pays africains provient de sources renouvelables. Ce qui représente un taux plus élevé que les moyennes mondiales de 34,1% et européennes de 39,1 %. Et du fait de ces politiques environnementales restrictives, environ 600 millions de personnes à travers l’Afrique continuent à vivre sans électricité moyenne.

Au regard de tout cela, il y a lieu de marteler que l’Afrique ne doit pas se laisser influencer par les exigences climatiques des pays industrialisés qui, malgré les règles établies en matière de protection de l’environnement, restent les plus grands pollueurs. Pire encore, les promesses de financements faites à l’Afrique pour la soutenir dans les initiatives de sauvegarde climatique de la terre n’arrivent pas toujours. Ce qui s’apparente à une véritable entourloupe.

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