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4 propositions du patronat pour relever la note souveraine du Cameroun

Elles sont mises en lumière dans un document publié le 1er octobre 2023 à l’attention du gouvernement.

«Dans l’urgence, il est impératif de prendre des mesures pour rassurer les investisseurs quant à la fiabilité de la signature Cameroun ». Tel est la position du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) face à « la dégradation de la dette publique du Cameroun ». Dans un document publié le 1er octobre 2023 et consulté par LFA, le patronat suggère au gouvernement 4 propositions pour résoudre cette situation. La première a trait à une communication gouvernementale sur la question. L’objectif ici, est de démontrer « la prise de la mesure de la situation par les instances en charge, mais également à présenter les actions mises en œuvre face à cette dégradation », peut-on lire.

La seconde est l’accélération des réformes des finances publiques en relation avec le diagnostic de la dette publique qui devrait permettre son apurement progressif suivant un calendrier arrêté à cet effet. En outre, il plaide pour le réexamen des politiques d’endettement afin « d’évaluer la pertinence de certains choix au regard des impacts sur les finances publiques ». Enfin, il souhaite la tenue des concertations élargies avec les acteurs économiques. Le but étant d’examiner les différentes propositions du Gicam et inciter à « une plus grande implication des acteurs du secteur privé dans le financement du développement ». Les patrons veulent à travers cela, explorer les modes de financement PPP (partenariats publics privés) ayant fait l’objet d’un récent texte législatif voté par le Parlement cette année. En tout état de cause, les patrons se disent prêts à se tenir aux côtés des pouvoirs publics pour permettre au Cameroun « de traverser cette difficile phase en formulant, entre autres, des propositions pour la mise en œuvre d’une économie prospère et forte », déclarent-ils.

LeS INqUIétUDeS De LA CommUNAUté DeS AFFAIReS

En effet, la communauté des affaires s’est dite ébranlée par la double dégradation de la note souveraine du pays par les agences de notation Moody’s et Standard and Poor’s respectivement le 27 juillet 2023 et le 8 août de la même année. Cette dernière s’inquiète « sur les perspectives à court terme de l’économie nationale déjà affectée par de multiples crises ». Pour le Gicam, cette situation a trait à la fragilité des finances publiques. « Il s’agit là d’une situation hautement grave et préjudiciable pour notre économie qui est à la quête de financement pour soutenir son développement. La situation est encore plus inquiétante quand on sait que les causes ayant conduit à cette dégradation sont connues et ont fait l’objet d’alertes aussi bien du patronat que des partenaires », relève-t-il. Le patronat met aussi en avant, « un pic inédit des dépenses de subvention aux carburants », des « lenteurs dans la mise en œuvre des réformes », ainsi que des « dépenses hors budget toujours plus importantes ». Il redoute les conséquences que cela pourrait avoir sur l’économie. Il craint revivre le spectre du défaut de paiement de 1983, la remise en question du plan d’investissement public et même privé, le risque de multiplication des défauts et une politique d’austérité avec un durcissement de la politique fiscale.

La sortie du Gicam intervient avant l’interpellation du Conseil ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) aux six Etats de la Cemac au sujet de la notation financière. D’après le communiqué de presse du 4 octobre dernier signé de Jean-Baptiste Ondaye, son président par ailleurs, ministre de l’Economie et des Finances du Congo, au terme de ses travaux de Douala, il a « encouragé tous les Etats membres à s’approprier de manière harmonieuse la pratique de la notation financière afin de soutenir le développement du marché financier de la Cemac », peut-on lire.

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