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Le plaidoyer de l’Afrique au FMI à Washington

Il a été renouvelé le 15 avril dernier lors d’une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du continent à Washington.

En marge des assemblées de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale qui se sont achevées le 20 avril 2024, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du continent souhaitent une réallocation des droits de tirage spéciaux (DTS) aux banques de développement régionales. Ce plaidoyer a été renouvelé au cours d’une réunion regroupant ces derniers, le lundi 15 avril 2024 dans la capitale américaine. La rencontre qui a eu pour cadre le siège du représentant de l’Union africaine à Washington, visait à faciliter les discussions relatives à la coordination des positions africaines sur les grands problèmes posés au G20 (les 20 premières puissances mondiales, Ndlr). Il s’agit notamment de l’approche de la dette soutenable, la réforme du système de gouvernance des institutions financières multilatérales, le financement des infrastructures propices au développement et une transition énergétique juste.

Plus spécifiquement, l’assise a cogité sur des questions relatives à la réallocation des droits de tirages spéciaux (DTS) au profit des banques de développement régionales, à la position africaine sur la coopération fiscale internationale, à l’élection de l’Union Africaine (UA) comme membre permanent du G20. A l’issue de la rencontre, les participants ont convenu que dorénavant, l’Afrique puisse parler d’une seule voix sur toutes les questions engageant son avenir.

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En effet, la réforme du système de gouvernance des institutions financières multilatérales avait déjà été soulevée l’année dernière au cours des travaux de Marrakech. Les ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique avaient alors appelé à des réformes visant à renforcer le modèle opérationnel du continent. Ceci afin d’assurer une meilleure représentation des pays africains, sous-représentés dans les organisations internationales. Toute chose qui limite sa voix et son influence dans les prises de décision. « Nous voulons que tout le monde soit traité équitablement. D’où la nécessité de réformer cet aspect également. Une autre chose importante est que l’Afrique ne doit pas être considérée comme un continent ayant besoin de générosité, mais que nous devons tous être traités sur un pied d’égalité », dénonçait Cyril Ramaphosa, président sud-africain.

LES PEtitS PAS Du Fmi

Longtemps critiqués, la Banque mondiale et le FMI avaient décidé, à la faveur de leurs assemblées annuelles 2023 tenues au Maroc, d’accorder une troisième place à l’Afrique au sein de leurs conseils d’administration. Toutefois, les ministres africains des Finances appellent à plus de réformes visant à renforcer le modèle opérationnel, les instruments de prêt et la structure de gouvernance du FMI afin de faire face plus efficacement aux chocs exogènes mondiaux. « Cette représentation nous permettra de mieux défendre nos intérêts nationaux », estimait alors William Ruto, président de la République du Kenya. Concrètement, l’Afrique souhaite obtenir du FMI, le relèvement des limites d’accès annuelles de la Facilité de crédit rapide (FCR) et de l’instrument de financement rapide l’IFR de 50 % à 100 % de la quote-part, tout en maintenant les limites d’accès cumulatives plus élevées à 150 % de la quote-part au moins jusqu’à la fin de 2024. En réponse, Kristalina Georgieva, qui vient d’être reconduite DG du FMI soulignait certaines avancées faites par l’institution qu’elle dirige à cet effet : « Nous avons pris deux décisions distinctes, la première a été d’allouer 650 milliards de dollars à nos membres en fonction de leur quota, et la seconde a été prise pendant la période de pandémie, lorsque les liquidités étaient rares. Nous avons réalisé que nous ne pouvions y parvenir qu’en étudiant 90 % de nos membres », a-t-elle relevé.

En outre, les Etats africains jugent également nécessaire de réformer, au sein du FMI, le système des DTS mis en place en 1968 pour compléter les réserves officielles des Etats membres et calculés selon la part de chaque Etat dans l’économie mondiale. Du constat fait aujourd’hui, il ressort que les DTS bénéficient à ceux qui en ont le moins besoin. Considérant les données des Nations unies de 2021 par exemple, l’Afrique, continent de 1,4 milliard d’habitants, avait reçu moins de DTS que l’Allemagne, pays de 83 millions d’habitants. Un véritable « Diktat » selon les experts.

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