La réduction des couts, la rapidité du service ou encore la réduction des délais des opérations en sont quelques avantages.
«La digitalisation des services bancaires présente des avantages certains pour les institutions financières, leur clientèle et l’Etat », a rapporté le représentant du ministère des Finances (Minfi) du Cameroun lors de la 12è édition de l’Africa Banking forum (ABF) à Douala. Pour ce département ministériel, au niveau des institutions financières, la digitalisation a contribué au renforcement de la conformité par l’autonomisation du processus de vérification. Et, elle a aussi contribué à l’amélioration de la satisfaction de la clientèle, à la réduction des coûts et à l’augmentation de la rentabilité.
Pour les ménages et les entreprises, « la digitalisation devraient contribuer à la réduction des délais de réalisation des opérations financières, tout en réduisant le coût ». Pour l’Etat, « elle viendrait en soutien aux politiques publiques d’inclusion financière, d’accès au crédit pour les Petites et moyennes entreprises (PME) et de réduction des coûts améliorant ainsi le financement de l’économie ». Au niveau de l’Association des professionnels des établissements de crédit du Cameroun, (Apeccam), la digitalisation est une réalité. Car, « le digital va également permettre d’augmenter les volumes de crédit pas seulement aux particuliers, aux PME, mais aussi aux grandes entreprises… ».
Toutefois, l’Apeccam relève par ailleurs que les produits disponibles actuellement ne répondent pas toujours aux besoins des clients. Soit, « parce que le client n’a pas les documents qu’il faut couvrir, soit parce qu’il n’a pas les autorisations qu’il faut, ou encore parce qu’il n’a pas le volume d’opérations qu’il faut. Donc évidemment, il y a un besoin de transformation ou de compléter les produits qui sont disponibles. La difficulté c’est qu’on ne peut pas créer des produits qui correspondent aux besoins des clients, si ces produits ne sont pas conformes à la réglementation, et aux règles qu’il faut observer », indique Pierre Kam, Secrétaire général de l’Apeccam. D’après lui, il y a effectivement un besoin, un lien ou une contrainte qu’il faut adresser. Et, cela nécessite, une flexibilité, une revue des dispositions qui gouvernent les activités de banques.
Lors de l’ABF 2021, les professionnels du secteur financier ont soutenu que « la banque de demain sera aussi la capacité pour les banques, de traiter un très grand volume d’opérations, sans avoir forcément besoin d’avoir de très gros effectifs comme c’est le cas actuellement ». De son côté, Pr Dhafer Saidane a renchéri : « la banque universelle c’est celle qui nous manque. Et on a besoin de ces banques là pour de gros financements dans l’agriculture et l’industrie. On a besoin de ces gros apporteurs de fonds ».
Pour la Banque africaine de développement (BAD), il est nécessaire d’investir dans le digital. Au mois de février 2021, la BAD a approuvé l’octroi de 1,3 million de dollars américains de subvention pour financer deux projets de recherche qui permettront d’améliorer l’accès des services financiers numériques aux femmes africaines, notamment les prêts et la micro-assurance. La Facilité pour l’inclusion financière numérique en Afrique (Adfi) est un mécanisme de financement innovant conçu pour accélérer l’inclusion financière numérique en Afrique. Son objectif consiste à donner accès à l’économie formelle à quelques 332 millions d’Africains supplémentaires, dont 60 % de femmes.