Vous êtes ici
Accueil > Fenêtre > Rentrée scolaire et rentrée financière

Rentrée scolaire et rentrée financière

C’est ce 6 septembre 2021, que des millions d’élèves reprennent le chemin des classes au Cameroun dans le cadre de la rentrée scolaire 2021-2022, après pratiquement trois mois de vacances pour certains, notamment ceux qui n’étaient pas inscrits en classe d’examen. L’impréparation de bon nombre de parents et même d’enseignants due à la situation économique précaire que connait actuellement le pays, couplée à la persistance de la crise sanitaire liée au Covid-19, avait laisser penser à un renvoi de la date de la reprise des cours, afin de donner un peu plus de temps aux retardataires. Mais un communiqué signé conjointement le 25 août dernier par le ministre de l’Education de base et son confrère des Enseignements secondaires, confirmant la rentrée scolaire ce 6 septembre, est venu mettre un terme à la rumeur.

C’est donc désormais le branle-bas dans les ménages depuis une dizaine jours. La fièvre de la rentrée scolaire est ainsi montée d’un cran chez plusieurs parents encore dans l’incertitude. Entre trouver un nouvel établissement à leurs progénitures, payer les frais de scolarité et acheter les manuels, ainsi que les fournitures scolaires, rien n’est donné d’avance. D’ailleurs, c’est la période de vaches grasses pour les dirigeants des établissements primaires et secondaires publics et les promoteurs des écoles et collèges privés, qui rivalisent d’ingéniosité pour se faire de l’argent sur le dos des pauvres parents. Une sorte de rentrée financière en fait.

En effet, il est avéré qu’au Cameroun, le recrutement d’un élève au sein d’un lycée ne se passe plus de manière ordinaire. Alors qu’on déclare officiellement que les nouveaux élèves sont admis dans ces établissements publics uniquement sur étude de dossier, des témoignages recueillis auprès de plusieurs parents, révèlent qu’il faut plutôt débourser d’importantes sommes d’argent pour trouver une place dans un lycée. Les montants seraient même connus d’avance, allant de 25.000 Fcfa à 100.000 Fcfa en fonction de la classe sollicitée. Et une fois le recrutement acté, il faut impérativement procéder à l’inscription de l’enfant pour qu’il puisse accéder au cours. Et là encore, rien ne semble évident. A côté des coûts exorbitants des frais d’Association des parents d’élèves et des enseignants (Apee) qui s’élèvent jusqu’à 40.000 Fcfa dans certains établissements, il faut parfois débourser les frais d’informatique dont l’usage reste un véritable mystère.

Dans les établissements privés, la situation n’est guère reluisante. Bien au contraire ! En effet, en plus des coûts d’écolage plus élevés (inscription et pension), certains promoteurs de ces écoles et collèges obligent les parents à acheter les tenues scolaires et tenues de sport au sein de leurs établissements à des coûts excessifs. Vérification faite, certaines tenues de classe coûtent jusqu’à 15.000 Fcfa, soit 5.000 Fcfa pour un simple pull-over. Ailleurs, c’est à travers la vente des manuels scolaires que les écoles font fortune en contraignant par exemple les parents à débourser 10.000 Fcfa pour l’achat des livres de la maternelle au lieu des 3.000 Fcfa officiellement arrêtés.

Autant de pratiques illicites pourtant interdites par le gouvernement qui, à travers le ministère du Commerce (Mincommerce), réprimande les promoteurs véreux. Mais même les nombreuses saisies opérées en période de rentrée scolaires par la Brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes du Mincommerce ne semblent pas les dissuader. Au grand dam des parents qui restent leur vache à lait.

Laisser un commentaire

Top