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La Beac réduit la liquidité oisive des banques

Après une opération infructueuse la semaine dernière, la Banque centrale a réussi cette semaine à mobiliser 30 milliards de Fcfa sur sa deuxième opération du genre cette année.

La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a lancé le 6 septembre 2021, une deuxième opération d’appel d’offres pour la reprise de liquidités à maturité longue sur le marché monétaire d’un montant de 100 milliards de Fcfa dans les banques sur-liquides de la Cemac. La date limite de souscription était fixée au 7 septembre et seulement une offre était admise par banque.

Contrairement à la première opération du 30 août 2021 qui était infructueuse, la seconde a trouvé un écho favorable sur le marché. Le résultat de l’opération publié le 8 septembre indique qu’un seul participant a souscrit pour un montant de 30 milliards de Fcfa au taux fixe de 0,15%, pour la période allant du 9 septembre au 7 octobre 2021.

Selon le communiqué commis pour cette opération, sont éligibles « les établissements de crédit admis au compartiment des interventions de la Beac sur le marché monétaire, en qualité d’offreurs de ressources n’ayant pas sollicité le refinancement de la Beac au moins une fois sur une période glissante de douze mois ». Cette opération de ponction de la liquidité oisive des banques de la Cemac est un indicateur de la reprise économique annoncée cette année par la Beac dans ses perspectives, mais surtout de l’atténuation des effets du coronavirus sur les économies de la sous région.

Les mesures contre la Covid-19

S’agissant des multiples mesures financières et monétaires prises par la Beac et la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) pour lutter contre le Coronavirus, il faut souligner que la direction des Etudes, de la recherche et des statistiques de la Banque centrale a publié le 31 août dernier, « La lettre de recherche » du premier semestre 2021 qui comporte entre autres, l’évaluation de ces mesures de riposte contre la Covid-19.

En effet, le plan de riposte de la Beac à la crise de la Covid-19 a été élaboré en deux phases. La première a porté sur l’assouplissement des conditions monétaires, visant à rassurer le secteur productif et les établissements de crédit, en particulier, du soutien de la Beac au maintien de la chaine de production dans un contexte caractérisé par de nombreuses incertitudes. C’est à ce titre que la Beac a révisé à la baisse ses principaux taux d’intérêt, relevé le montant de liquidités à injecter sur le marché monétaire de 240 à 500 milliards de Fcfa, élargit la gamme des effets privés admis comme collatéral des opérations de politique monétaire, etc.

Cette première série de mesures prise immédiatement dès la survenance de la pandémie en mars 2020, a été complétée par l’assouplissement des conditions d’émission des valeurs du Trésor et la mise à la disposition de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) d’une ligne de crédit de 90 milliards de Fcfa, pour financer les projets d’investissements publics initiés par les Etats membres de la Cemac, notamment dans le cadre des mesures de riposte face à la Covid-19. La seconde phase a concerné les mesures d’intervention plus directes, destinées à soutenir durablement la liquidité du marché monétaire et à impacter plus spécifiquement les conditions de financement des Etats, sur le marché des titres publics, et du secteur productif.

Quelques résultats

Ces mesures de riposte à la crise de la Covid-19 évaluées au 31 mai 2021, présentent des résultats satisfaisants dont voici quelques uns. Concernant les reprises des injections actives de la Beac sur le marché monétaire, le maintien à 250 milliards de Fcfa du montant mis en adjudication au titre de l’opération principale et les injections sur une maturité de 12 mois, ont porté l’encours des concours de la Beac au système bancaire de 252,7 milliards de Fcfa au 31 mars 2020 à 588 milliards Fcfa à fin mai 2021. Les demandes des banques au titre des interventions hebdomadaires de la Banque centrale sur le marché monétaire ont progressivement évolué, avec un taux de souscription passant de 13,1% à fin mars 2020 à 124,1% au 31 mai 2021.

Le système bancaire de la Cemac a globalement poursuivi son activité de financement de l’économie malgré de fortes incertitudes sur le plan macroéconomique. Entre mars 2020 et février 2021, l’encours des crédits à l’économie s’est accru de 7785,6 milliards de Fcfa à 8309,6 milliards de Fcfa. Plus particulièrement, le financement du secteur privé a été maintenu avec un encours des crédits qui est passé de 6557,7 à 6845,4 milliards de Fcfa sur la période de référence.

La qualité du portefeuille des établissements de crédit de la Cemac s’est légèrement améliorée durant la crise de la Covid-19 grâce aux mesures d’allègement des règles de déclassement des crédits prises par la Cobac. Ces mesures, entrées en vigueur en juillet 2020, ont contribué au repli du taux des créances en souffrance observé à partir de septembre 2020. Alors que le taux des prêts non performants dans le système bancaire de la zone s’établissait à 22,2% à fin décembre 2019, il s’est situé à 21,8% au 31 mars 2021, avec un pic observé en juin 2020 de 24,1%.

Pour ce qui est des titres publics, l’encours total au 31 mai 2021 des valeurs du Trésor sur le marché était de 3 778,5 milliards de Fcfa, dont 3 405 milliards de Fcfa détenus par les banques. Dans le cadre du programme de rachat des titres sur le marché secondaire, la Banque centrale a acquis 5,7% de ces titres. Par ailleurs, entre novembre 2020 et mai 2021, l’encours des titres s’est accru de 925,3 milliards de Fcfa. Ainsi, la mise en oeuvre du programme de rachat a contribué à hauteur de 23,3% à l’accroissement des ressources mobilisées par les Etats membres de la Cemac sur le marché des titres publics à souscription libre. La promptitude et l’étendue des mesures financières prises par la Beac et la Cobac contre cette pandémie étaient à la hauteur des résultats satisfaisants qui mènent la Cemac à une sortie rapide de la crise.

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