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Liberté de la presse : Les mauvais points de l’Afrique

Comme il est de coutume, les journalistes du monde entier ont célébré le 3 mai dernier, la Journée mondiale de la liberté de la presse. Cette 31ème édition consacrée à l’importance du journalisme et de la liberté d’expression dans le contexte de la crise environnementale mondiale actuelle, a par ailleurs donné l’occasion de rappeler aux gouvernements, la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse.

Conscient de tous ces enjeux, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) qui défend le droit, pour chaque être humain, d’avoir accès à une information libre et fiable, avec pour mission d’agir pour la liberté, le pluralisme et l’indépendance du journalisme et défendre celles et ceux qui incarnent ces idéaux, a encore publié son habituel classement mondial de la liberté de la presse. Dans cette édition 2024 dominée par la Norvège, le Danemark et la Suède, RSF révèle que parmi les cinq indicateurs (contexte politique, cadre légal, contexte économique, contexte socioculturel et sécurité) qui composent le score des pays, l’indicateur politique est celui qui baisse le plus en 2024.

En s’intéressant particulièrement à l’Afrique subsaharienne, l’organisation déplore le fait que le droit à l’information et la liberté d’informer sont de plus en plus mis à rude épreuve. « Les périodes électorales ont charrié beaucoup de violences contre les journalistes et les médias de la part des acteurs politiques et de leurs soutiens », relève à cet effet RSF. Les exemples du Nigeria où près d’une vingtaine de reporters ont été attaqués début 2023, Madagascar où une dizaine de journalistes a été pris à partie par les forces de sécurité et des militants politiques lors de manifestations pré-électorales, ou encore la République démocratique du Congo (RDC) où les intimidations de journalistes par des personnalités politiques sont régulières, sont suffisamment évocateurs.

Ailleurs, RSF a relevé des tentatives d’utilisation des médias comme instruments d’influence et de pouvoir par des acteurs politiques, l’instrumentalisation des régulateurs des médias sans oublier la restriction de l’information qui fait partie du quotidien des hommes de médias en Afrique. S’agissant du classement proprement dit, la Mauritanie classée 33ème au niveau mondial avec un score 74,2 est la première nation africaine en matière de liberté de la presse. La nation Ouest-africaine est immédiatement suivie de la Namibie 34ème mondiale avec un score de 74,16, puis des Seychelles (37ème), l’Afrique du Sud (38ème) et enfin le Cap-Vert qui boucle le Top 5 continental (41ème) avec un score de 72,77.

Au niveau sous régional, le Gabon classé 56ème mondiale s’avère être le pays où la liberté de la presse est la plus respectée en Afrique centrale. Le pays d’Oligui Nguema est suivie de la République centrafricaine (76ème) et du Tchad (96ème). Le Cameroun arrive loin derrière au 130ème rang mondial. Et selon RSF, malgré le fait que le pays soit « doté d’un paysage médiatique parmi les plus riches du continent », il n’en est pas moins l’un des plus dangereux d’Afrique pour les journalistes. Les professionnels de l’information y évoluent dans un environnement hostile et précaire ».

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