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Les ménages payent le prix des
importations d’huile de palme

«L’indice FAO des prix des produits alimentaires a rebondi en janvier dernier ». C’est ce que révèle globalement l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans sa publication du 3 février dernier. L’instrument de mesure de la variation mensuelle des cours internationaux d’un panier de produits alimentaires de base, s’est établie en moyenne à 135,7 points en janvier 2022, soit une hausse de 1,5 point (1,1%) par rapport à décembre 2021. « Le rebond de l’Indice en janvier s’explique principalement par la forte hausse des sous-indices des huiles végétales et des produits laitiers, qui a été partiellement compensée par la deuxième baisse mensuelle consécutive des prix du sucre. Les sous-indices de la viande et des céréales restent inchangés dans l’ensemble », souligne la FAO.

En effet, l’Indice FAO des prix des huiles végétales s’est établi en moyenne à 185,9 points en janvier. Avec 7,4 points en plus par rapport au mois de décembre, la hausse est évaluée à 4,2% en valeur relative, soit son niveau le plus élevé jamais enregistré. Sur les raisons de cette forte progression dans le secteur des oléagineux, la FAO évoque « la hausse des cours des huiles de palme, de soja, de colza et de tournesol. Après un recul de courte durée, les prix internationaux de l’huile de palme ont rebondi en janvier, principalement parce que l’on craint une possible réduction des disponibilités exportables en Indonésie, le premier exportateur mondial d’huile de palme, et que la production a été limitée dans les principaux pays producteurs ».

Cette situation n’a malheureusement pas tardé à se répercuter au Cameroun, un pays qui importe chaque année, d’importantes quantités d’huile de palme pour satisfaire la demande nationale, elle-même largement au-dessus de la production locale. Comme on peut le constater, le prix du litre d’huile de palme a littéralement flambé dans les différents marchés du pays. Il faut désormais débourser entre 1000 et 1100 Fcfa pour acquérir cet aliment, contre 650 Fcfa pour la même quantité en fin d’année dernière. L’huile raffinée n’est pas en reste car certaines marques autrefois vendues à 1150 Fcfa, sont désormais cédées à 1650 Fcfa au moins. Idem pour l’huile raffinée de moindre qualité communément appelée « vrac » dont le coût d’1,5 litre a connu une hausse de plus de 70%. Comme à l’accoutumée, ce sont les populations qui trinquent en premier face à cette inflation. L’impact de l’augmentation des cours à l’international aurait pourtant été moindre si le gap de production de l’huile de palme par exemple était moins important. En effet, le Cameroun fait face à un déficit dit « structurel » dans la production de l’huile de palme et dérivés évalué à 130 000 tonnes par an. D’ailleurs, en 2021, le gouvernement avait autorisé des importations de ce produit de l’ordre de 120.000 tonnes dans l’ensemble. Il faut dire qu’à côté des ménages, les transformateurs (huiles raffinées, savons…) consomment déjà une grande partie de la production locale d’huile palme.

Au vu de la situation, il devient plus urgent pour le gouvernement d’accélérer ses stratégies de production nationale d’huile de palme. Et le Projet de développement du palmier à huile et de l’hévéa mis en oeuvre à cet effet, doit devenir une réalité sur le terrain, puisqu’il vise à augmenter ladite production de 71 000 tonnes (+20%) dès cette année. D’ailleurs cela n’est impossible puisqu’il y a le potentiel.

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