La confirmation d’une fracture sociale durable a été actée, avec un tissu social fragmenté, une collectivité nationale divisée, un peuple fractionné dont toutes les composantes se proclament allègrement tirer légitimité et obtenir licence ce celui-ci pour agir dans tel ou tel autre sens. Un peuple de tous les fantasmes, de toutes les lubies, de toutes les instrumentations et toutes les instrumentalisations, un peuple objet de tous les enjeux aussi. On aura noté une division tellement flagrante et complexe qui affiche, au-delà des conservateurs et des progressistes, des pro-régime et des pro-oppositions, les camps opportunément constitués des pro-statu-quo et des pro-changement, des pro-évolution et des pro-révolution, des pro-stabilité et des pro-déstabilisation, encore qu’il faille se l’avouer, chacun de ces camps, et de bien d’autres encore, dans cet inventaire sommaire, n’est ni stable, ni durable, encore moins définitif. Plus d’unité serait inévitablement la clé de l’alternance politique au Cameroun.