Vous êtes ici
Accueil > Assurances, Economie, Microfinance > Économie > Actualité > Menace sur 1200 milliards de Fcfa de crédits non consommés au Cameroun

Menace sur 1200 milliards de Fcfa de crédits non consommés au Cameroun

L’évaluation du portefeuille des projets effectuée du 16 au 17 mai 2023 a permis de constater que le taux de décaissement se situe à 22,6%.

Un gros fardeau pèse sur le portefeuille de projets de la Banque mondiale au Cameroun. Les financements non décaissés prennent du volume au fil des revues des performances effectuées par les deux partenaires. L’évaluation du portefeuille des projets effectuée du 16 au 17 mai 2023 au cours des travaux présidés par le ministre délégué au ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire, Paul Tasong, en présence du ministre des Finances, Louis Paul Motaze et du ministre délégué chargé des Marchés publics, Ibrahim Talba Mala, révèle que le solde des engagements non décaissés s’élève à 1200 milliards de Fcfa. A cet effet, il faudrait décaisser au cours des trois prochaines années pour éviter que ces ressources ne tombent pas dans la forclusion. Et en termes de performance, « le taux de décaissement cumulé se situe à 22,6%. Pour l’année fiscale 2022-2023, le taux de décaissement annuel rendu au 5 avril 2023 est de 6% seulement, alors que le taux projeté en fin d’année fiscale, au 30 juin 2023 est de 20% », a indiqué Paul Tasong. Et pour faire face à cette situation, « il est impératif pour nous tous ici réunis, d’identifier les actions à mettre en œuvre à l’effet d’améliorer la performance des projets en cours et partant celle du portefeuille de coopération en général », a recommandé le Mindel Minepat.

Plusieurs entraves sont à l’origine le plus souvent de cette contre-performance du portefeuille des projets de la Banque mondiale au Cameroun. Il s’agit : des retards dans l’obtention des décrets d’expropriation et d’indemnisation des populations impactées par les travaux des projets ; la faible appropriation par les unités de gestion de projet de la loi de finances, notamment de ses dispositions relatives à la prise en charge des taxes et droits de douane dans le cadre des projets à financement extérieurs; la méconnaissance par les unités des critères d’évaluation de la performance des projets ; l’absence de critères d’évaluation de la performance des personnels des dites unités ainsi que la crise sécuritaire dans certaines régions du pays abritant plusieurs projets. Selon la directrice adjointe des Opérations de la Banque Mondiale, Keiko Kubota, un accent devra être mis sur l’amélioration des décaissements qui permettraient d’accélérer l’exécution des projets en cours.

Il convient de rappeler que le portefeuille de projets de la Banque mondiale actuellement en cours s’élève à 1552 milliards de Fcfa, pour 19 projets actifs, âgés en moyenne de4 ans. Ces interventions sont majoritairement orientées vers le secteur infrastructures qui à lui seul, représente54,8% des engagements du portefeuille, suivi tour à tourdes secteurs développement rural (12%), santé (9,7%),gouvernance (8,8%), éducation (7,7%), développement social (3,6%) et industrie et services (3,4%).

Réactions

Paul Tasong, ministre délégué auprès du ministre en charge de l’Economie
« Les responsabilités sont partagées »

Nous enregistrons des entraves dans la mise en œuvre des projets inscrits dans le portefeuille de la Banque mondiale au Cameroun. Parmi celles-ci, on retrouve la situation sécuritaire actuelle du pays, mais qui n’est pas une raison pour baisser les bras. Malgré cette situation, il faut toujours trouver un moyen de faire avancer les projets, parce que les besoins des camerounais qui sont urgents, ne peuvent pas attendre à cause des problèmes d’insécurité dans le pays. En regardant un peu en interne, au niveau des administrations et des partenaires, il y a des responsabilités qui sont constatées et même partagées. Il y a un certain nombre de goulots d’étranglement, notamment la question de maturité des projets inscrits dans ce portefeuille. Nous partageons la responsabilité pour cela. Sur ce chapitre, on peut de manière particulière porter du doigt sur les retards constatés pour ce qui est du processus de prise de décision, pour la mise à disposition des espaces sur lesquels les projets devraient être exécutés. C’est- à-dire les problèmes d’indemnisation. Egalement du côté de nos partenaires, nous constatons qu’à l’intérieur de leur organisation, il y a pas mal de bureaucratie qui existe, ce qui est tout à fait normal car il n’y a pas d’organisation sans bureaucratie. Mais ce qui est important ici, c’est ensemble de constater quels sont ces pôles d’attractions sur lesquels il faut acter pour assurer la mise en œuvre de ces projets.

Keiko Kubota, directrice adjointe des opérations Banque mondiale
« Le problème réside au niveau des décaissements »

Nous pouvons dire que l’évaluation est positive. La plupart des projets évalués sont satisfaisants. Le problème le plus souvent réside au niveau des décaissements. Toutefois, un accent devra être mis sur l’amélioration des décaissements qui permettraient d’accélérer l’exécution des projets en cours. Le temps prévu pour les faire n’est pas respecté. Le Cameroun bat le record au niveau du continent. On aimerait accélérer l’exécution des projets pour les besoins des populations.

Laisser un commentaire

Top