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Le dernier round des négociations

Une rencontre de finalisation de l’emprunt obligataire 2023 entre le ministère des Finances et les arrangeurs est annoncée le 30 mai.

L’Etat du Cameroun se prépare depuis des mois pour solliciter la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) afin de mobiliser un emprunt obligataire sur ce marché. Cinq co-arrangeurs ont été retenus pour cette opération, notamment la banque d’affaires Financia Capital, les sociétés de bourses Afriland Bourse & Investissement, Attijari Securities Central Africa, Société Générale Capital Securities Central Africa et Upline Securities Central Africa. Les prétentions de départ portait sur un montant de 200 milliards de Fcfa, mais au regard des conditions difficiles du marché, l’Etat s’apprête à réduire ses besoins à 150 milliards de Fcfa. Ce choix tient de la politique de Louis Paul Motaze, qui n’emprunte pas à tous les prix et de la capacité du Trésor public camerounais qui dispose encore des marges d’emprunts sur d’autres marchés.

En fait, pour lancer l’opération de 200 milliards de Fcfa, les experts du ministère des Finances (Minfi) tablaient sur une prise ferme importante des arrangeurs pouvant atteindre 80% du montant sollicité. Mais ces institutions financières n’ont proposé que 102 milliards de Fcfa, soit 51%, que l’Etat juge insuffisant pour ce niveau d’emprunt, raison pour laquelle il va revoir à la baisse la cagnotte. En 2022 par exemple, le Minfi avait obtenu des quatre co-arrangeurs une prise ferme de 180,5 milliards de Fcfa (plus de 90%) pour l’opération portant sur 200 milliards de Fcfa, pour lequel le Cameroun avait obtenu des souscriptions de 239 milliards de Fcfa afin de retenir finalement 235 milliards de Fcfa.

Outre la réduction de l’enveloppe à solliciter, l’État pourrait expérimenter pour la première fois un emprunt obligataire à taux multiples. C’est-à-dire que pour cet emprunt, l’investisseur sera invité à souscrire tant pour des maturités courtes que pour des longues échéances. Le schéma qui se dessine pour l’opération de 150 milliards de Fcfa à taux variables serait un morcellement en trois tranches. Une première tranche de 50 milliards de Fcfa serait envisagée à travers des titres publics d’une maturité de 4 ans au taux d’intérêt de 6%. La deuxième tranche porterait sur 80 milliards de Fcfa avec des titres à 6 ans de maturité au taux d’intérêt de 6,75%. La dernière tranche de 20 milliards de Fcfa sera offerte au taux d’intérêt de 7,25% pour une maturité de 8 ans.On espère que cette nouvelle trouvaille des cadres de la direction générale du Trésor camerounais sur le marché boursier va trouver un écho favorable comme les multiples innovations qu’ils ont impulsé en 2020 sur le marché des titres publics à souscription libre de la Beac.

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Malgré l’augmentation du nombre des co-arrangeurs qui sont passés de 4 à 5 cette année, la proportion de la prise ferme est faible à cause des conditions drastiques du marché doublée d’une mauvaise conjoncture économique. Il faut d’abord relever que pour tout type d’engagement, les banques sont limitées par les ratios de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac). Ensuite, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), a mis en place une politique monétaire restrictive à l’effet de restreindre l’accès aux crédits pour lutter contre l’inflation dans l’espace Cemac. C’est ainsi qu’après avoir réduit considérablement depuis 2022 ses opérations d’injection hebdomadaire de liquidités dans le secteur bancaire, elle a fini par la suspendre complètement depuis le mois de février 2023. Elle ne s’est pas limitée à la suspension des injections des liquidités mais elle procède chaque semaine au lancement de deux appels d’offres pour ponctionner la liquidité des banques. L’institut d’émission, comme beaucoup d’autres banques centrales à travers le monde, a aussi procédé à quatre relèvements de ses principaux taux directeurs depuis 2021.

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