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Les ravages du cyber-crime sur l’activité des banques

Elles ont été la cible de 44% d’attaques en Afrique et au Moyen-Orient en 2022 selon un rapport d’IBM de février 2023.

Dans un communiqué du 27 avril 2023 consulté par LFA, Afriland First Bank rapporte que « des individus mal intentionnés usurpent son identité à travers un lien donnant accès à une plateforme web ». Une manœuvre qui, selon elle, vise à « soutirer les données personnelles des internautes ». « Le mode opératoire utilisé consiste à miroiter de présumés gains aux internautes en les invitant à participer à un pseudo programme national de subvention populaire lancé en ligne par la First Bank », relève la banque. A l’image du leader du secteur bancaire au Cameroun et en zone Cemac, Société Générale Cameroun (SGC) montait déjà au créneau pour dénoncer « des arnaqueurs qui écument les réseaux sociaux avec des annonces qui portent son logo, promettant au public, un gain d’argent rapide moyennant un investissement initial ».

En effet, plusieurs institutions bancaires y compris la Banque centrale, sont touchées par ce fléau qui va sans cesse grandissant dans la société. Il n’y a pas de cela longtemps, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) attirait l’attention du public sur l’existence des tentatives de fraude avec, à la clé, l’usurpation de l’identité d’Abbas Mahamat Tolli, son gouverneur. « En effet, des individus mal intentionnés contactent, actuellement, des particuliers ou des entreprises via des comptes frauduleux sur les réseaux sociaux notamment Facebook, Whatsapp et LinkedIn, à des fins d’escroquerie », déplorait-elle. Selon elle, « ces personnes présentent sur ces services de messagerie des documents falsifiés et un faux profil au nom du gouverneur ». Pour aguicher leurs potentielles victimes, ils n’hé- sitaient pas à présenter des fausses pièces d’identité, badges et bien d’autres se faisant ainsi passer pour des hauts cadres de l’institution.

DeS perteS FinAncièreS conSéqUenteS

Le phénomène n’est pas sans conséquence. Selon l’Agence nationale des techniques de l’information et de la communication (Antic), les pertes dues à la fraude à la carte bancaire en 2017, s’évaluaient à 3,7 milliards de Fcfa contre plusieurs milliards de Fcfa du fait de la fraude à la Simbox. La grande digitalisation des services bancaires a augmenté l’appétit et l’ingéniosité des cybercriminels à travers la planète. « Dans le seul espace francophone africain, au moins une dizaine de banques ont subi de récentes cyber-attaques. Il y’en a qui ont perdu (beaucoup) d’argent, mais ne vont jamais communiquer dessus. Ceci pour la simple raison qu’une telle communication ne sert pas leurs intérêts », indique un cadre de banque sous le couvert de l’anonymat au journal « La Tribune d’Afrique ».

Au niveau mondial, les résultats de l’enquête de l’International Business Machines Corporation (IBM) dénommée « X-Force threat intelligence Index 2023 » consultés par LFA, révèlent que « 21% des incidents ont vu des portes dérobées déployées, tandis que 17% des attaques en 2022 étaient des ransomwares et 6% étaient des compromis de messagerie professionnelle », peut-on lire. Selon la même source, « 41% des attaques ont utilisé le phishing, 26% les applications accessibles au public tandis que 16% ont abusé de comptes valides », note t-on. Du même rapport, il ressort que 44% des cyber-crimes perpétrés en 2022, ont touché le secteur de la finance en général, avec les banques en première ligne en Afrique et au Moyen-Orient. Face à ces menaces, l’urgence d’un renforcement permanent de la sécurité des logiciels s’impose aux établissements de finance.

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