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Le bilan de la décennie Modeste Mopa Fatoing

L’ex DG va désormais gérer le Tadat, une instance du Fonds monétaire international à Washington DC.

Modeste Mopa Fatoing a rejoint le Fonds monétaire international (FMI) où il s’est vu confier le poste de chef du secrétariat de la Tax administration diagnostic assessment tool (Tadat), un outil spécialisé dans le diagnostique et l’évaluation des administrations fiscales du monde géré par cette institution financière internationale. C’est du moins ce qui ressort d’une correspondance du 25 janvier 2023 signée par Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence de la République du Cameroun. Dans celle-ci, il fait savoir que le chef de l’Etat a marqué son accord pour la mise à disposition de l’institution de Bretton Woods, de ce haut commis de l’Etat. Par conséquent, l’intéressé cesse ses fonctions de directeur général des Impôts (DGI), poste qu’il occupait depuis 2013.

Dans une ultime correspondance adressée à ses collaborateurs en guise d’au revoir après une décennie passée au sein de l’administration fiscale, il a dit avoir « mis en place les fondations d’une administration fiscale moderne ». Sous l’impulsion de cet inspecteur principal des impôts, les recettes fiscales du pays ont considérablement augmenté. Entre 2013 et 2023, elles ont crû de 127,2 % en passant de 855,7 milliards de Fcfa à 1 944,4 milliards de Fcfa, soit une hausse de 1 088,7 milliards de Fcfa en valeur absolue.

Au-delà de l’accroissement des recettes fiscales, Modeste Mopa Fatoing s’est également illustré par la digitalisation à outrance du fisc dans le souci de la facilitation des procédures. Grâce à la télé déclaration des impôts et taxes, les contribuables se sont vu épargnés des longues procédures parfois harassantes. Bien que critiqué par les chefs d’entreprises du fait de la hausse de la pression fiscale jugée asphyxiante, ce dernier n’a pas manqué d’engager avec eux, un dialogue franc et sincère. En prélude à la préparation de la loi de Finances 2023, il a tenu à rencontrer le secteur privé à Douala pendant une semaine. L’objectif était de dissiper les malentendus entre les deux partenaires. « L’administration fiscale se considère comme l’un des premiers bénéficiaires des dividendes d’un secteur privé dynamique, fort et prospère. Certes, certaines incompréhensions ont pu apparaître au cours de ce long chemin. Pourrait-il en être autrement tant il est vrai que nos attentes peuvent parfois être contradictoires. Ces moments de désaccord ne sauraient faire long feu. Nous sommes appelés à cheminer main dans la main en vue de l’atteinte d’un objectif commun qui est de bâtir un Etat fiable et prospère », a-t-il indiqué au sortir de ces assises.

Beaucoup reste à faire

Au terme des concertations avec les différents mouvements patronaux à Douala, le directeur général des impôts s’est imprégné des maux des entreprises relatifs à la fiscalité. Le premier a trait à la pression fiscale jugée asphyxiante. Les entreprises avouent payer l’impôt sur les sociétés qui équivalent à 40, 50 et 60% voire plus du bénéfice brut. Comme si cela ne suffisait pas, il est ressorti des échanges avec le secteur privé que « les entreprises en perte se retrouvent en train de payer l’impôt sur le bénéfice ». D’autre part, l’obtention de l’attestation de non redevance (ANR) continue, malgré les aménagements effectués, de s’ériger en un obstacle à la poursuite des activités génératrices de revenus devant servir au paiement de l’impôt réclamé. Par conséquent, beaucoup d’entre elles se voient notifier des redressements fiscaux dépassant parfois leur chiffre d’affaires. Ce qui conduit certaines à mettre définitivement la clé sous le paillasson, avec à la clé, des sans emplois. D’autant plus que pour beaucoup de chefs d’entreprises, « l’accès au contentieux fiscal requiert la mobilisation des fonds importants » selon le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam). Toute chose qui constitue un facteur de blocage pour celles notamment les PME qui n’en disposent pas.

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