Vous êtes ici
Accueil > Banque, Bourse, Finance > Finance > Un cadre de concertation des Trésors publics de la Cemac

Un cadre de concertation des Trésors publics de la Cemac

Le CPC-TP-Cemac va désormais permettre d’harmoniser et de renforcer la coordination des interventions des Etats sur le marché.

La session inaugurale du cadre permanent de concertation des Trésors publics de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) tenue le 11 mars 2022 à Douala, s’est soldée sur une bonne note. Initiée dans l’optique de favoriser la communication entre les différents Trésors publics de la sous-région, le Cadre permanent de concertation des Trésors publics (CPC-TP Cemac) a été proposé pour permettre aux différents administrations financières de la Cemac concernées par les activités de marché, de pouvoir échanger de manière régulière, d’harmoniser et de partager les bonnes pratiques, de renforcer la coordination des interventions des Etats sur le marché, en y incluant en bonne place les principes de communication avec le marché.

Cette instance technique d’après la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), qui assure le secrétariat à travers la Cellule de règlement et de conservation des titres (Crct), va ainsi permettre : d’améliorer l’élaboration des plans annuels de trésorerie et des stratégies d’émission des valeurs du trésor ; d’améliorer la préparation et la mise en oeuvre des programmes annuels de financement et des calendriers trimestriels d’émissions des valeurs du trésor ; de renforcer l’observation par tous , des procédures y relatives, ainsi que de promouvoir le respect du cahier de charges des Spécialistes et valeur du Trésor (SVT) ; de promouvoir davantage le développement du marché secondaire ; de consolider la visibilité de la dette publique et de mieux gérer les risques inhérents à leurs activités, en tant qu’émetteurs souverains.

Cette session inaugurale a permis dans un premier temps, d’avoir un aperçu de l’évolution du marché des valeurs du Trésor de la Cemac et de la comparer avec celle d’autres places financières de référence. Dans un second temps, il s’est agi d’adopter les documents de travail dudit cadre pour l’année 2022, à savoir les dates et lieux de tenue des prochaines rencontres ainsi que les thèmes de réflexion. Les sessions ordinaires du CPCTP Cemac seront désormais organisées sur une fréquence trimestrielle, « soit quatre fois l’année et au cours des mois de mars, juin, septembre et décembre », apprend-on.

Les objectifs visés par cette première rencontre étaient de rappeler aux participants les éléments indispensables pour un recours efficient de l’Etat au marché des valeurs du Trésor, doter les participants des outils de pilotage des interventions des émetteurs souverains sur le marché de valeurs du Trésor, renforcer l’appropriation par les Trésors publics des innovations introduites par le nouveau corpus réglementaire, permettre aux Trésors publics de partager leurs expériences relatives au maniement des nouveaux outils de rationalisation des interventions de l’Etat sur le marché et d’évaluer les prérequis remplis par les Trésors publics, pour une intervention efficiente sur le marché des valeurs du Trésor.

Cette rencontre a ainsi donné l’occasion aux différents Trésors publics de s’organiser pour accomplir la mission qui est la leur à savoir, hisser la place financière régionale parmi les plus enviables de l’Afrique. Au cours de cette présentation, Samuel Tela, Président du cadre permanent, par ailleurs Ddrecteur de la trésorerie à la Direction générale du Trésor, de la coopération financière et monétaire (Dgtcfm) du Cameroun, a noté la nécessité de densifier les structures en charge des opérations de marché et de renforcer les capacités de leurs responsables, la nécessité de proposer aux autorités budgétaires, en fonction des circonstances qui se présentent, les instruments adaptés pour une meilleure gestion de la dette publique, l’importance de mutualiser « nos efforts pour amener nos Etats à une gestion plus vertueuse et transparente des ressources ainsi que les obstacles qui entravent l’éclosion du marché des valeurs du Trésor, ainsi que les pistes de solutions pour dynamiser ce segment des marchés des capitaux de la Cemac, pour lequel des externalités positives sont attendues par toutes les composantes de l’écosystème financier de la Cemac ».

REACTIONS

Samuel Tela, Président CPC-TP Cemac, directeur de la trésorerie au Minfi Cameroun
« Les interventions sont désormais ordonnées et coordonnées »

Ce cadre vient résoudre un problème parce qu’il n’y avait pas un moyen de communiquer. Les Etats ne communiquaient pas entre eux, et pourtant ils s’adressent au même marché. Le cadre offre cette belle opportunité de permettre aux Trésors de parler entre eux, de coordonner leurs actions et même de les harmoniser. A la suite de ces réformes, il a été réorganisé les jours d’intervention sur le marché. Parce qu’avant, tous les Trésors intervenaient le mercredi. Donc une seule journée d’intervention sur le marché pour tous les 6 trésors nationaux. Avec la reforme, on a institué trois jours d’ouverture des marchés d’adjudication, et chaque groupe de pays intervient lundi, mardi et mercredi. Ça fait que les interventions sont désormais ordonnées et coordonnées. Nécessairement, puisque les Etats ne se feront plus une concurrence frontale, ça donnerait la possibilité à chacun de lever les ressources dont il a besoin pour pouvoir financer ses activités. Et par conséquent, puisque les projets financés doivent concourir à améliorer les conditions de vie des citoyens et à améliorer le taux de croissance de notre économie. Notons que le marché monétaire de la Banque centrale, se positionne aujourd’hui comme un véritable outil de financement des déficits budgétaires des différents Etats. Vous savez avant 2010, les Etats se finançaient à travers le mécanisme d’avance consentis par la banque centrale. Donc depuis 2011, tous les Etats se retrouvent sur le marché pour financer leur déficit, et cette évolution traduit en même temps la nouvelle dynamique qui est impulsée au niveau de ce marché, et l’intérêt que les différents investisseurs accordent aux Etats de la Cemac.

Georgette Oko Z’eyang, membre CPC-TP-Cemac, chef service monnaie et crédit trésor du Gabon
« Communiquer pour une meilleure optimisation de nos interventions »

«Le Cameroun est l’une des places les plus dynamiques et nous l’avons compris. Et de plus dans notre réseau de spécialistes en valeurs du Trésor, le plus gros se trouve au Cameroun. On a 18 SVT et, nous avons 7 qui sont ici au Cameroun. Donc on a ici, le plus gros gisement de nos SVT et le plus gros des investisseurs. C’est pour cela que l’on a voulu commencer notre campagne, la présentation de notre stratégie annuelle par le Cameroun. Nous restons également dans la logique de ce cadre permanent. Donc on est venu au Cameroun auprès de nos SVT et investisseurs présenter notre stratégie et nous voulons communiquer avec les investisseurs, les SVT pour une optimisation de nos interventions ».

Doumde Monhassengar, membre CPC-TP Cemac, chef de la cellule des émissions des titres publics Trésor du Tchad

« La plupart de nos SVT se trouvent au Cameroun »

La plupart de nos SVT se trouve au Cameroun, nous avons un réseau de 12 SVT pour ce qui concerne le Tchad et 7 sont logés ici au Cameroun. Nous étions passés au mois de février dernier pour communiquer et établir une concertation avec les SVT du Cameroun pour leur expliquer nos besoins de financement afin, qu’ils nous accompagnent dans le processus de financement de notre économie.

Laisser un commentaire

Top