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Les défis du nouveau directeur général pour restaurer l’image d’Eneo

Devant le personnel du fournisseur d’énergie électrique au Cameroun, Amine Homman Ludiye a étalé le 29 juin dernier, les actions qu’il envisage menées au sein de l’entreprise.

Directeur général d’Energy of Cameroon (Eneo) depuis sept jours, le marocain Amine Homman Ludiye est bien conscient de la tâche qui lui incombe à la tête de cette entreprise. Prenant la parole jeudi dernier devant le personnel d’Eneo, le nouveau directeur général n’a pas hésité à reconnaitre les défis sur le plan externe et interne.

Et dans l’optique de promouvoir l’excellence au sein de cette entreprise, il envisage mettre l’accent sur : l’amélioration de la qualité de service ; l’extension des réseaux de distribution ; l’accélération de la pose des compteurs prépayés ; la fiabilisation et le renforcement des centrales de production ; le développement des énergies renouvelables et notamment le solaire ; l’amélioration de la gestion des projets ; le développement de la culture commerciale envers leurs clients, que ce soient les ménages, les industriels ou les entités publiques. « Bien entendu, cela nécessitera un renforcement de notre politique RSE et de notre communication, pour faire savoir et expliquer les enjeux, les défis et les contraintes auxquels nous faisons face. Mais la priorité reste l’amélioration de notre trésorerie et de notre capacité financière, par le recouvrement, la redéfinition des priorités Capex et la mobilisation des financements nécessaires », fait savoir Amine Homman Ludiye, directeur général d’Eneo Cameroun.

En plus de l’aspect financier, de nombreux points sont également à rehausser, surtout que le nouveau directeur arrive dans un contexte assez complexe. « Ce changement à la tête de notre entreprise intervient dans un contexte particulier pour Eneo et pour le secteur de l’électricité à plus d’un titre : Une situation financière des plus difficiles, un climat social perturbé, une sous-traitance de plus en plus exigeante ; un relâchement dans le respect de nos valeurs d’entreprise ; une image ternie d’Eneo, le départ annoncé de l’actionnaire privé Actis », reconnait-il. Les changements majeurs dans le secteur de l’électricité, notamment avec l’arrivée du barrage de Nachtigal, met beaucoup de pression à cette entreprise énergétique qui veut satisfaire le besoin en énergie électrique, dont la demande industrielle sur 2022-2024 est de 380 Megawatts.

LES DéFIS à rELEvEr

Au regard de ce contexte difficile, Amine Homman Ludiye prône l’excellence pour relever les défis actuellement visibles. Pour cela, l’aspect sécuritaire n’est pas à négliger. « Nous devons renforcer nos mesures de sécurité. Aujourd’hui, on meurt encore lorsque l’on travaille à Eneo ou pour Eneo. Ce n’est pas acceptable. Le respect de nos procédures sécuritaires est obligatoire. Nous ne pouvons prétendre à être une entreprise responsable sans cela. Nous manipulons tous les jours un produit dangereux : l’électricité… Renforcer la sécurité doit être au cœur de nos opérations », fait-il savoir tout en rassurant sur la prise de mesures afin de renforcer la culture de sécurité.

Les ressources humaines, faisant également partie des priorités, le nouveau directeur général d’Eneo se désole de la dégradation du climat social et promet de faire changer la donne. Cela suppose aussi d’après lui d’apporter des réponses à un certain nombre de sujets qui préoccupent les agents d’Eneo. Dans son discours, Amine Homman Ludiye a également parlé de l’assurance maladie. « Nous allons analyser avec les ressources humaines le service de couverture médicale que nous avons, et nous le ferons évoluer autant que besoin, pour que chaque agent et sa famille soit correctement protégés », assure-t-il.

Pour ce qui est de la convention collective, le Directeur général rassure également sur sa mise en application : « Cet accord a été discuté de longue date avec les partenaires sociaux. Il s’agit désormais qu’il entre en application. Je m’assurerai que ce soit le cas, et le cas échéant, nous lèverons les éventuels freins à son déploiement, car in fine cet accord doit être avant tout au bénéfice des agents ».

La nouvelle convention collective consacre la valorisation de l’expertise ; une meilleure visibilité sur la carrière professionnelle, avec des possibilités d’évolution à plusieurs niveaux ; la récompense de la performance et de la maîtrise du poste de travail (avec notamment l’institution d’un salaire de rendement en sus du bonus annuel) et l’amélioration des avantages sociaux. Lors de la célébration de la fête du travail le premier mai dernier, l’ancien directeur général d’Energy of Cameroon, indiquait déjà que cette convention prendrait effet avant la fin de l’année 2023.

LES ACtIonS Déjà EngAgéES

De résultats positifs sont attendus à la fin de cette année. Et on peut d’ores et déjà dire que côté production, tout a bien commencé. Pour ce qui est de l’accès à l’électricité soutenu cette année par le projet gouvernemental Perace, Eneo a enregistré plus de 40 000 branchements au premier trimestre de l’année 2023. Et près de 22 000 pour le seul mois de mars 2023. « C’est une belle contribution à l’atteinte des objectifs du gouvernement, et nous devons poursuivre sur la même lancée », indiquait l’ancien DG d’Eneo. Concernant la qualité de service technique, la direction relevait entre temps que l’équilibre entre l’offre et la demande a fait défaut à l’ensemble du secteur, du fait de nombreuses contraintes multi-acteurs.

Au niveau de la distribution vue d’Eneo, le fournisseur salue une bonne performance en Saidi/Saifi. « Mais nous devons rester en alerte ». Tous les process internes doivent impérativement concourir à réduire les durées et fréquences des interruptions ; le rendement de distribution se situe à 75,96%, apprend-on. Et en ce qui concerne les finances, la direction générale d’Eneo apprécie les efforts continus de réduction de leurs coûts, la mise en pratique progressive du principe « cash is king » et une maîtrise graduelle du niveau d’endettement. En outre, les investissements engagés dans le secteur ont également contribué à réduire le déficit énergétique dans certaines régions, notamment dans le septentrion où les coupures d’électricité sont plus fréquentes. Depuis 2022, les responsables d’Eneo ont implémenté un parc solaire du côté de Guider et une autre à Maroua. La centrale solaire de Guider injecte déjà 14 MW dans le réseau. Celle de Maroua a déjà 9 MW installé. D’ici fin juillet 2023, l’on nous rassure que tous les panneaux prévus à Maroua, dans l’Extrême nord du Cameroun seront installés portant à 15 MW la capacité installée ici. De plus, Eneo et ses partenaires sont aussi en train de développer 5 MW de capacité thermique à Ngaoundéré.

A date, Eneo dispose d’une capacité de production installée de 1012 Mégawatts. Le parc de production est constitué au total de 39 centrales de productions, dont 13 interconnectées (2 solaires de 15 MW chacune à Maroua et Guider), 22 thermiques isolées et 3 hybrides (solaire + thermique à Garoua Boulai, Lomie et Djoum) . La source de production Eneo est constituée de 73% d’hydraulique, 24% de thermique et 3% de solaire. Au cours de l’exercice 2022, Eneo revendique la conversion de plus de 86201 illégaux clients à fin septembre, soit un taux de réalisation de 86% de l’objectif global 2022; dont 81381 avec compteurs pré- payés et 4820 en compteurs postpayés.

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