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Bras de fer entre la Cosumaf et les dirigeants de Patronat Sud

Malgré l’injonction du régulateur de faire cesser cette opération de levée de fonds pour la création d’un EMF dénommé United Forest Finance, ces derniers entendent la mener jusqu’à son terme.

«Le public et les investisseurs sont invités à s’abstenir instamment de procéder a toute souscription des titres proposés par United Forest Finance, en attendant d’être édifiés sur les suites judiciaires et administratives qui seront réservées à cette affaire». Telle est l’alerte de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf). Dans un communiqué signé le 21 juillet 2023 par Jacqueline Nkembe épouse Adiaba, sa présidente, indique de l’appel public à l’épargne lancé par cette structure basée à Douala au Cameroun, est « illicite » parce qu’en violation des dispositions en la matière contenues dans le Règlement général du régulateur du marché financier sous-régional. A cet égard, elle rappelle que « le placement d’instruments financiers (actions, obligations, etc) dans le public qui se traduit par des sollicitations sous différentes formes pour inviter à souscrire lesdits instruments, constitue un service d’investissement réglementé et soumis à la délivrance d’un agrément préalable », a-t-elle insisté.

Or, la structure « United Forest Finance », se présentant comme le « premier établissement populaire de microfinance de la région du Sud », se figure nulle part sur la liste des organismes agréés par la Cosumaf et habilités à fournir le service de placement de titres émis par appel public à l’épargne (APE). Pourtant, selon les dires de la Cosumaf, une injonction lui a été adressée à l’effet de « faire cesser sans délai, les manquements aux dispositions législatives et réglementaires régissant l’APE et le fonctionnement du marché financier régional », martèle le régulateur.

LA RéAction deS PRoMoteuRS d’united FoReSt FinAnce

Réagissant à la sortie de la Cosumaf, les promoteurs du projet s’étonnent de la démarche du régulateur du marché financier. « Le Comité exécutif de l’association Patronat du sud, promotrice de l’EMF de 2ème catégorie United Forest Finance (U2F) en cours de création, a pris connaissance avec étonnement sur les réseaux sociaux, de la circulation d’un communiqué daté du21 juillet 2023 sans cachet, ni signature sur papier en tête de la Cosumaf, régulateur du marché financier régional. Ledit communiqué qualifie d’illégale l’opération de souscription aux actions de U2F »,peut-on lire dans la mise en garde dont LFA a reçu copie. Dans celle-ci, ces derniers disent n’avoir reçu aucune notification « officielle » du régulateur en la matière. Pourtant, la mise au point susmentionnée précise que « Nous prenons donc bonne note, dans la forme, de cette réaction du régulateur du marché financier régional », peut-on lire. Ce qui remet en cause le doute soulevé plus tôt sur l’authenticité d’un document se trouvant sur le site web officiel de la Cosumaf par les promoteurs d’U2F.

Néanmoins, ils reprochent à la Cosumaf de ne les avoir pas contactés au moins, de manière contradictoire afin d’en connaître « les tenants et les aboutissants du projet et surtout dans le cadre et la portée de l’opération de souscription des actions en cours ». Pour les experts de la finance, ce sont les promoteurs qui sont censés aller la Cosumaf pour obtenir l’agrément de leur opération de levée de fonds et non le contraire. En réponse, certaines sources proches du projet contactées par LFA, indiquent qu’il ne « s’agit véritablement pas d’un APE au sens strict du terme. Ce sont des personnes qui se connaissent déjà qui ont décidé de cotiser à l’effet de créer un EMF. Ils communiquent via un groupe whatsapp privé. C’est une opération restreinte à quelques personnes », ont-ils expliqué sous le couvert de l’anonymat. Raison pour laquelle, les porteurs du projet réunis autour de Daniel Claude Abate, président du Mouvement des entrepreneurs du Cameroun (Mecam), s’indignent des « contrevérités et d’inexactitudes que comporte le communiqué de la Cosumaf », lesquelles sont « de nature à semer le doute chez nos membres et à provoquer une suspicion infondée sur l’objectif et la démarche qui sont les nôtres dans la conduite de ce projet », dénoncent-ils. Selon eux, le siège social projeté de l’EMF en cours de création est Kribi et non Douala comme le relève la Cosumaf. Le compte séquestre pour le versement ou le virement des souscriptions aux parts sociales dudit EMF, est logé à l’agence Bange-Bank de cité balnéaire du Sud-Cameroun. Entretemps, la ville d’Ebolowa devra abriter sa direction générale, apprend-t-on.

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