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Les visées de la technologie blockchain au Cameroun

Une concertation dite républicaine y relative se déroule à Douala du 2 au 9 août 2023.

a l’initiative de la Blockchain Association of Cameroun, se tient du 2 au 9 août 2023 à Douala, la toute première édition de la conférence-débat axée sur la technologie blockchain. Elle se présente comme un cadre de réflexion sur l’impact de ce modèle innovant de financement dans le pays et la sous-région Cemac aujourd’hui et demain. D’où le thème : « Technologie Blockchain : Concertation républicaine sur le futur de la loi, de la monnaie, de la finance et de l’économie inclusive au Cameroun ». Prennent part aux travaux, les professionnels de divers corps de métiers en lien avec le numérique ou les cryptomonnaies, des universitaires, ainsi que des dirigeants publics locaux et étrangers. Parmi eux, Nöel Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame, directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) par ailleurs, deuxième vice-président du Conseil des membres d’honneur de l’association organisatrice de cet évènement, tout comme Alphonse Nafack ancien ADG d’Afriland First Bank, ex président de l’Apeccam (Association professionnelle des établissements de crédit au Cameroun) et promoteur d’un établissement de formation professionnelle. Il est premier vice-président du Conseil des membres d’honneur de cette association.

Pour le Cameroun qui ambitionne de devenir un « Nouveau pays industrialisé » (NPI) à l’horizon 2035, les organisateurs recommandent « un changement radical du mode opératoire dans le champ de la reconstruction industrielle nationale ». Pour ce faire, ils lui suggèrent deux pistes notamment « la reformulation du périmètre industriel camerounais pour tenir compte des évolutions et enjeux actuels », ainsi que « la réorganisation de la logique d’intervention bâtie sur trois sanctuaires que sont le numérique, l’agro-industrie et l’énergie ». Toutefois, ces derniers notent une implication des pouvoirs publics dans la technologie Blockchain via la ministre des Postes et télécommunications (Minpostel), Minette Libom li Likeng. Laquelle a parrainé la première édition de la Cameroon Blockchain Conference organisée à Yaoundé en 2018. Elle avait débouché sur des principales recommandations ayant trait à l’encadrement quasi inexistant à l’époque dans le secteur, mais également l’investissement dans ce dernier, l’éducation, la formation et le transfert des compétences, ainsi que des partenariats stratégiques.

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Selon les organisateurs, la tenue de cette concertation se justifie par la montée en puissance de la technologie Blockchain à travers le monde. Cela s’est accentué ces dernières années du fait de l’instabilité des marchés financiers mondiaux, ajouté aux frais de transfert élevés et l’accès limité aux services bancaires. « De plus en plus de personnes se tournent vers des solutions alternatives comme le bitcoin pour résoudre leurs problèmes quotidiens en Afrique », expliquent-ils. D’après les rapports de l’African Blockchain, le financement est passé de 5,1 millions de dollars à 91 millions de dollars entre le premier trimestre 2021 et 2022. Cette impulsion est favorisée par « l’absence de systèmes financiers hérités communs et une population énorme, principalement des citoyens non bancarisés, ont largement contribué à la popularité et à la croissance des cryptomonnaies sur le continent. La technologie Blockchain, bien qu’émergeant à peine, a gagné en popularité dans le monde entier et on dit qu’elle est la prochaine grande chose, tout comme Internet l’était dans les années 1990 », indique-t-on.

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En Afrique subsaharienne, des pays comme le Nigéria, l’Afrique du Sud, le Kenya et le Ghana ont connu une adoption rapide des actifs cryptographiques auxquels accéder, avec des pistes de paiement plus efficaces fournies par la blockchain. Dans la sous-région Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), la technologie blockchain est très redoutée par les instances de régulation monétaire comme la Beac ou encore la Commission de surveillance du marché financier (Cosumaf). La Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) les considère comme « des investissements très risqués ». Raison pour laquelle des projets comme le « Sango » encouragé par la République centrafricaine (RCA) ont été découragés par cette dernière. Un avis que ne partagent pas les acteurs de la crypto. Tout comme l’intelligence artificielle (IA), les experts témoignent de la nature disruptive de la technologie blockchain et, dans le même temps, ont haussé les sourcils quant à son adaptabilité et son inclusion rapide dans les pays africains. « La raison en est que la blockchain est une chaîne de blocs qui résout le problème de la centralisation. On dit donc que les blockchains sont des registres numériques décentralisés qui utilisent des algorithmes cryptographiques pour vérifier la création et le transfert d’informations représentées numériquement sur un réseau peer-to-peer », expliquent-ils. Certains acteurs financiers pensent que cette technologie est susceptible d’aider les pays africains à se libérer du joug du colonialisme. Car, les transactions effectuées échappent au contrôle des banques centrales.

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