Alors que le camp du président sortant dit être serein quant à l’issue du résultat, son principal adversaire, candidat de la plateforme d’opposition « Alternance 2023 » clame déjà sa victoire.
environ 847 000 Gabonais se sont rendus aux urnes le 26 août dernier en vue d’élire le prochain président de la République. Fait inédit dans le pays, les électeurs ont également voté en même temps pour les élections législatives et locales dans les 2600 bureaux de vote répartis à travers le territoire gabonais et dans les représentations diplomatiques à l’étranger. Après le ralliement des six principaux candidats de l’opposition autour de la candidature d’Albert Ondo Ossa autour du mouvement « Alternance 2023 » pour faire bloc contre Ali Bongo, président sortant et principal favori du scrutin, ils étaient finalement 14 prétendants sur la ligne de départ, soit 13 hommes et une femme contre, 19 préalablement enregistrés. D’après divers médias locaux, le scrutin s’est dans l’ensemble déroulé dans le calme, même si l’on a noté le retard dans le démarrage des opérations dans plusieurs endroits. Vendredi, veille du scrutin, les frontières maritimes et terrestres du Gabon tout comme les débits de boissons, avaient été temporairement fermés pendant 24 heures selon une annonce faite par le ministère de l’Intérieur. L’objectif étant de sécuriser les populations gabonaises ainsi que leurs biens au cours des élections. Autre fait marquant, le vote s’est déroulé sans la présence des observateurs internationaux tant africains qu’européens.
Avant même la fermeture des bureaux de votes, le président Bongo se disait déjà confiant quant à l’issue du résultat. Après s’être rendu aux urnes en début d’après-midi, le candidat du Parti démocratique gabonais (PDG), à la quête d’un troisième mandat, a déclaré serein et confiant sur les réseaux sociaux : « nous votons et nous gagnons ». Une sortie qui tranche avec celle de de son principal adversaire Albert Ondo Ossa, qui au sortir du bureau de vote, revendiquait déjà sa victoire. « Je suis particulièrement informé des fraudes orchestrées par Ali Bongo et ses partisans. Je n’en ai rien à cirer. J’ai même des résultats où ils s’apprêtent à déclarer que je ne suis gagnant que dans deux provinces, le WomeuNtem et l’Angoun (…) Je ne cèderai à aucune pression, d’où qu’elle vienne. C’est le moment pour Ali Bongo de partir (…) J’en appelle à communauté internationale, j’espère qu’on a bien écouté ce que j’ai dit, aucune négociation ne sera possible. Je ne serai pas le premier ministre d’Ali Bongo. Il est temps après 60 ans de pouvoir, qu’Ali Bongo parte. J’attends qu’il donne des instructions à ces jeunes gens qui magouillent dans l’ombre pour leur dire, à la fin de la journée de demain (27 août 2023, Ndlr), Albert Ondo Ossa doit être déclaré vainqueur… », a lancé le candidat d’Alternance 2023.
Des mesures séCuritAires DrAstiques
Une sortie qui a créé une tension palpable dans le pays, amenant ainsi les autorités locales à prendre des mesures drastiques sur le plan sécuritaire, avec à la clé l’instauration rapide d’un couvre-feu et la coupure Internet après la fermeture des bureaux de vote.
«Le gouvernement a pris la décision de suspendre l’accès à Internet sur toute l’étendue du territoire à compter de ce jour, et ce, jusqu’à nouvel ordre. (… ) Un couvre-feu sur l’ensemble du territoire est décrété et sera appliqué dès ce dimanche 27 août, et ce, jusqu’à nouvel ordre. Il sera de vigueur tous les jours à partir de 19h jusqu’à 6h», a déclaré le ministre de la Communication, Rodrigue Mboumba Bissawou, à la chaîne de télévision publique Gabon 1ère.