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Ali Bongo renversé du pouvoir par l’armée

A peine déclaré vainqueur à l’issue du dernier scrutin présidentiel, l’ex chef d’Etat a été déchu par un groupe de militaires dirigé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, le chef de sa Garde républicaine.

Ali Bongo Ondimba ne briguera finalement pas un troisième mandat à la tête du Gabon. Pourtant déclaré vainqueur hier mercredi par le Centre gabonais des élections à l’issue du dernier scrutin présidentiel organisé dans le pays le 26 août 2023 avec 64,27% des voix en sa faveur, contre 30,77% pour son principal adversaire Albert Ondo Ossa, le fils du défunt président Omar Bongo, arrivée au pouvoir en 2009, n’a pas eu le temps de célébrer sa victoire.

En effet, quelques heures après sa réélection, Ali Bongo Ondimba a été chassé à la suite d’un coup d’état mené par les forces de défenses et de sécurité, réunies au sein du Comité pour la transition et de la restauration des institutions (Ctri). Dirigée par le général Brice Clotaire Oligui Nguema présenté comme le nouvel homme fort de Libreville, la junte militaire désormais au pouvoir a d’emblée fait une déclaration sur la chaine de télévision Gabon 1er, afin de justifier cet acte qui plonge désormais les populations gabonaises dans l’incertitude totale. « …Au nom du peuple gabonais et garant de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place. A cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés. Les frontières sont fermées jusqu’à nouvel ordre. Toutes les institutions de la République sont dissoutes notamment, le gouvernement, le Senat, l’Assemblée nationale, la cour constitutionnelle, le Conseil économique, sociale et environnemental (Cese), le Centre gabonais des élections (CGE). Nous appelons la population, les communautés des pays frères installées au Gabon ainsi que les Gabonais de la diaspora au calme et à la sérénité. Nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon vis-à-vis de la communauté nationale et internationale », ont indiqué entre autres les militaires dans leur premier message à la Nation.

Outre le manque de transparence et de crédibilité qui aurait été constaté lors des dernières élections, les mutins ont également décriés « une gouvernance irresponsable (du régime déchu, Ndlr), imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos ».

ALi BONGO DÉtrôNÉ PAr LE CHEF DE SA GArDE

On peut dire que l’ex président Ali Bongo a lui-même contribué à fabriquer l’arme de sa propre destruction. En effet, au moment où il arrive au pouvoir en 2009, le colonel Brice Clotaire Oligui Nguema qui était jusqu’à lors l’ancien aide de camp de Bongo père, est affecté à l’étranger comme attaché militaire à l’ambassade du Gabon au Maroc puis au Sénégal jusqu’en 2018. Une situation que l’ancien pensionnaire de l’académie royale militaire de Meknès au Maroc va vivre « comme un exil » selon certaines sources.

De retour au Gabon, il sera nommé à la tête du service de renseignement de la Garde républicaine, précisément comme directeur général des Services spéciaux (Dgss), avant d’être promue six mois plus tard patron de cette même grade républicaine, dont la principale mission est d’assurer la protection du chef de l’Etat. Entretemps, il avait accédé au grade de général en février 2020.

uN DEuxièME MANDAt DE tOuS LES DANGErS

L’ex président Ali Bongo quitte donc le pouvoir de manière inattendue, alors qu’il s’apprêtait à passer cinq autres années à la magistrature suprême. L’homme qui nourrissait pourtant encore de grands espoirs pour le Gabon sur le plan économique, aura connu de nombreuses difficultés au cours de son second mandat. De la crise post-électorale à partir de novembre 2016 au conflit russo-ukrainien de mars 2022 qui a grandement contribué à l’inflation généralisée dans le monde, en passant par l’AVC dont il a été victime en octobre 2018 et qui l’a fortement affaibli, sans oublier le coup d’état manqué de janvier 2019, les choses n’ont véritablement pas été facile pour lui.

Au moment où nous mettions sous presse, un communiqué de la junte au pouvoir annonçait que l’ex chef d’Etat a été placé en « résidence surveillée », « entouré de sa famille et de ses médecins ». Plusieurs personnes ont également arrêtées dont son fils Nourreddin Bongo Valentin, accusées entre autres de « haute trahison contre les institutions de l’Etat », « détournement massifs des deniers publics » « malversations financières internationales en bandes organisées», « faux et usage de faux », « falsification de signature du chef de l’Etat », « corruption active », « trafic de stupéfiants ».

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