Ce dispositif va diminuer progressivement le poids énorme du coût des services de santé sur les populations.

Face aux nombreuses contraintes économiques auxquels sont confrontés les Camerounais, la Couverture santé universelle (CSU) représente une véritable bouffée d’oxygène, puisqu’elle va diminuer progressivement le poids énorme du coût des services de santé sur les populations. Or, d’après l’Organisation mondiale de la santé, il est question de «faire en sorte que chacun bénéficie d’une assurance-santé, comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordable».

Sa mise en œuvre était plus qu’une nécessité dans le pays dans le mesure où, seulement 6,46 % de la population camerounaise est jusqu’ici couverte par un mécanisme de protection sociale en santé. En même temps, la majorité de Camerounais ne fait partie d’aucun dispositif de protection du risque financier. Ce qui fait que ce sont les populations qui continuent de supporter les dépenses directes de santé à travers le paiement direct des soins. A titre d’exemple, l’Observatoire national de santé publique a révélé en 2021 que les ménages payent à eux seuls plus des 70% de dépenses directes de santé. En outre, on observe une forte fragmentation du financement de la santé avec notamment un taux de mutualisation très faible de l’ordre de 2% et une couverture très limitée de plusieurs dispositifs de gratuité et subventions dédiés à des cibles ou des maladies spécifiques.

La situation n’est guère reluisante en ce qui concerne le degré d’équité de financement de la santé au Cameroun, puisque l’on note ici que 33% de ces dépenses publiques de santé sont captées par les fonctions administratives et 42% dans les mutuelles de santé.