Vous êtes ici
Accueil > Dossiers > Des défis multiformes à surmonter en 2024

Des défis multiformes à surmonter en 2024

Outre la poursuite de la restauration de la paix et de la sécurité, le combat contre le sous-développement et la bonne gouvernance figurent dans les priorités du président Pr Faustin Archange Touadéra.

Dans son traditionnel message de fin d’année à la Nation le 31 décembre 2023, Pr Faustin Archange Touadéra a présenté un certain nombre de priorités devant orienter le travail gouvernemental en 2024. Le premier est la poursuite de la restauration de la paix et de la sécurité. Il sera question pour les autorités de renforcer la capacité opérationnelle des forces de défense et de sécurité par des recrutements réguliers des jeunes, tandis que plusieurs officiers et sous-officiers vont bénéficier des stages de formation dans des académies militaires à l’étranger. A cela, s’ajoute le renforcement du processus d’opérationnalisation des zones de défense par la mise en place de leurs États-majors et la création de trois bataillons d’infanterie territoriale supplémentaires et d’un premier Bataillon d’intervention rapide. En outre, le chef de l’Etat envisage la réouverture de l’Ecole militaire des enfants de troupe (Emet), ainsi que la poursuite de la réhabilitation des casernes pour l’opérationnalisation de l’armée de garnison et les recrutements des jeunes dans l’armée, la Gendarmerie et la Police. Toute chose qui permettra, dans quelques années, d’établir un maillage territorial pour mettre fin à l’insécurité.

quELquES réSuLtAtS DéJà obtENuS

Par ailleurs, la mise en œuvre de l’accord politique pour la paix et la réconciliation du 6 février 2019 a permis de désarmer et démobiliser 4.884 ex-combattants, d’intégrer 1.000 autres dans les forces de défense et de sécurité et d’obtenir la dissolution de 9 groupes armés. Aussi, le Projet de réintégration des ex-Combattants, financé par la Banque Mondiale, a permis de former et réinsérer dans leur communauté 2.819 ex-combattants, d’assurer la réinsertion socio-économique de plus de 1000 jeunes à risque et la réalisation de 70 infrastructures socio-économiques telles que les forages, les écoles, les maternités et les magasins de stockage de semences. Dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route conjointe de Luanda, des opérations spéciales ont permis de désarmer et démobiliser 1.574 ex-combattants de la C.P.C, ce qui est une contribution appréciable au retour de la paix et de la sécurité renforcé par le retour de 7430 réfugiés grâce au Projet d’appui au retour et à la réintégration des personnes déplacées internes et réfugiés centrafricains mis en place par le gouvernement. 7 autres opérations sont prévues pour le retour de 1400 personnes, ce qui portera le nombre des réfugiés centrafricains rapatriés depuis 2017 à 40.492, en plus des retours spontanés d’environ 10.000 personnes.

LE CombAt CoNtrE LE SouS-DévELoPPEmENt Et LA mAL GouvErNANCE

En dépit des résultats encourageants enregistrés en matière de gestion des finances publiques, des défis subsistent encore. Raison pour laquelle, le président Touadéra a instruit le gouvernement de maintenir le cap et de travailler en bonne intelligence avec les Partenaires techniques et financiers pour poursuivre le chantier des réformes restantes, notamment une meilleure collecte des droits et taxes, la poursuite de la digitalisation de toutes les administrations financières afin de sécuriser les recettes de l’Etat et aussi lutter contre la fraude et la corruption. C’est dans ce contexte qu’a été rendu opérationnel le Port Sec de PK 26 ainsi que la mise en place d’un système de tracking des marchandises à destination de la RCA, par géolocalisation sans oublier l’introduction des dispositifs d’inspection non intrusive par l’acquisition des scanners. Des actions qui permettent de renforcer le dispositif de captation des recettes au cordon douanier. « Pour appuyer ces efforts, il nous faudra investir davantage dans le domaine des transports, notamment en mettant en valeur les espaces dédiés au transit des marchandises dans les ports de Pointe-Noire, de Douala et Kribi », a prescrit le chef de l’Etat centrafricain.

DES iNfrAStruCturES ANNoNCéES

Les pouvoirs publics envisagent la construction d’un Port à Mongoumba, la réhabilitation du port de Bangui et du port pétrolier de Bangui, ainsi que la finalisation des travaux de rénovation de l’aérogare de l’aéroport international de Bangui M’Poko. Dans le cadre de la diversification de ses partenaires au développement et la stimulation de nouveaux partenariats gagnant-gagnant, une table ronde des bailleurs et des Fonds islamiques et arabes va être organisée cette année. L’objectif est de mobiliser auprès de ces partenaires, des ressources extérieures destinées à financer des projets matures dans les secteurs prioritaires tels que l’agriculture, l’élevage et la foresterie, le transport, l’énergie et l’eau, la santé, l’éducation, les logements sociaux et la stabilisation du pays. Cette table ronde, qui aura lieu durant le premier trimestre 2024, vise à mobiliser au moins 150 millions de dollars américains sous la forme de dons ou de prêts concessionnels.

D’autre part, les secteurs productifs feront l’objet d’une attention particulière en 2024. Le gouvernement annonce l’amélioration de la fourniture d’électricité en 2024 suite à la mise en service de deux Centrales solaires photovoltaïques à Sakaï et Danzi d’une puissance cumulée de 40 mégawatts ayant permis à la société en charge de la distribution d’électricité de passer de la puissance installée de 37 mégawatts en 2016 à 105 mégawatts en 2023. A cela s’ajoute la digitalisation de deux centres par la mise en service de deux centrales hybrides solaires/ photovoltaïques à Berberati et Bambari. En outre, les efforts d’électrification rurale se poursuivront en 2024 dans les villes de Bouar, Birao, Bangassou, Bossembelé, Obo et Nola. L’enjeu est de pallier les problèmes d’électricité accumulés pendant 40 années d’absence d’investissements dans ce secteur vital de l’économie nationale.

Au plan minier, l’Etat centrafricain dit vouloir continuer à développer son potentiel. La production de l’or a progressé en 2023 pour atteindre 1 664 kilogrammes permettant ainsi à l’Etat de pré- lever 940,3 millions de Fcfa de taxes à l’exportation, tandis que la taxe perçue à l’exportation de diamants s’est établie à 324,3 millions de Fcfa. Cependant, la situation dans ce secteur ne pourra connaître une amélioration qu’en cas de levée totale de l’embargo sur le diamant, couplée à l’intensification de la lutte contre la fraude et la contrebande et l’exploitation industrielle de petite mine dont les permis ont été accordés à deux sociétés.

Au plan routier, des efforts de désenclavement intérieur du pays se poursuivent notamment avec les travaux de réhabilitation de 322 Km de la route Kaga Bandoro-Ndélé, de 500Km de pistes rurales dans l’Ouham et l’Ouham-Pendé et de 50Km de voirie urbaine à Bangui. Pour atteindre ses objectifs, le gouvernement dit avoir acquis, sur le budget national, une Centrale d’enrobé installée au PK 24, route de Boali, pour un coût total de 1,8 milliard de Fcfa. Ces efforts se poursuivront avec le lancement des travaux de bitumage de 1.200 kilomètres de route dans l’arrière-pays, ainsi que du projet de développement du corridor de transport multimodal (CD13) et du projet intégrateur de la Ceeac pour la construction d’un pont sur le fleuve Oubangui (CD14), reliant Bangui et Zongo.

Laisser un commentaire

Top