La ville d’Addis-Abeba en Ethiopie a accueilli du 25 au 26 mars 2024, une centaine de dirigeants du continent africain et d’autres régions, notamment des États-Unis et d’Europe, dans le cadre d’une conférence axée sur la résolution des principaux défis en matière d’innovation et de transfert de technologie afin de renforcer le secteur pharmaceutique en Afrique. «Cette conférence est la première du genre en Afrique à examiner les obstacles à la fabrication et à la production nationales de produits de santé essentiels pour le continent », a précisé Padmashree Gehl Sampath, directrice générale de la Nouvelle fondation africaine pour la technologie pharmaceutique (Aptf), à la manœuvre de cet évènement.
Créée en juin 2022 à l’initiative de la Banque africaine de développement (BAD), l’Aptf entend doter l’Afrique d’une industrie pharmaceutique dynamique, capable de fabriquer des produits pharmaceutiques et d’innover en la matière au bénéfice des Africains. Cette initiative est d’autant plus louable dans la mesure où, le continent reste encore fortement dépendant de l’extérieur en matière d’approvisionnement en médicaments, comme c’est d’ailleurs le cas dans divers autres secteurs en l’occurrence l’alimentation. En effet, il n’est pas superflu de rappeler que l’Afrique importe plus de 70% de ses besoins en matière de santé, ce qui représente des dépenses de plus de 14 milliards de dollars US (8 478,9 milliards de Fcfa) par an.
Or, ce déficit en médicaments et vaccins représente un frein supplémentaire au développement de l’Afrique. Car comme le rappelle le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), «l’accès aux produits de santé est une composante essentielle de la couverture sanitaire universelle et de la sécurité sanitaire », qui apportent une contribution importante à l’inclusion sociale, à l’égalité des sexes, à l’élimination de la pauvreté, à la croissance économique et à la dignité humaine.
C’est ainsi que dans le but de doter l’Afrique d’une industrie pharmaceutique forte et autonome, l’Aptf ambitionne de faire croitre de 400 à au moins 800, le nombre de sociétés pharmaceutiques dans la région à l’horizon 2040. Une idée approuvée par les cadres dirigeants de sociétés africaines pharmaceutiques, biotechnologiques et de vaccins, ainsi que des universitaires de renommée mondiale qui prennent également par au sommet. Et pour cela, il est indispensable que le continent attire des investissements tant sur les plans nationaux et qu’internationaux pour construire des chaînes de valeur et une base manufacturière solide dans ce secteur. « Les entreprises devraient essayer de prendre une longueur d’avance… établir des partenariats et travailler sur des licences volontaires… [qui] s’accompagnent d’un véritable transfert de technologie. L’Aptf a un rôle important à jouer dans tout cela», préconise Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Organisation mondiale