Vous êtes ici
Accueil > Banque, Bourse, Finance > Finance > La Beac maintient à nouveau ses taux directeurs

La Beac maintient à nouveau ses taux directeurs

Lors de la première session ordinaire de son CPM, le 25 mars 2024, elle explique sa décision par des fortes incertitudes au niveau international et sous régional.

Pour la quatrième fois d’affilée, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) a décidé du maintien de ses principaux taux directeurs. C’est la principale résolution de sa première session ordinaire de son Comité de politique monétaire (CPM) présidée le 25 mars 2024 par Yvon Sana Bangui, le tout nouveau gouverneur de cet institut communautaire d’émission, par ailleurs son président statutaire, lequel était assisté par quelques membres du gouvernement de la Beac dont Michel Dzombala, le vice-gouverneur. De la conférence de presse en présentiel et en visio avec les cinq autres pays de la Cemac qui s’en est suivie, on retient que le taux d’intérêt des appels d’offres (Tiao) reste à 5,00%, le taux de la facilité de prêt marginal (Tfpm) à 6,75%, celui de la facilité de dépôt à 0,00% tandis que les coefficients des réserves obligatoires sont respectivement de 7,00% sur les exigibilités à vue et 4,50% sur les exigibilités à terme.

uNE dégRadatioN dES iNdiCatEuRS dES FiNaNCES PubLiQuES

Cette décision se justifie par « des évolutions économiques et financières marquées au niveau international par des fortes incertitudes, et au niveau sous régional par des réalisations macroéconomiques plutôt favorables, une position extérieure confortable et une inflation globale encore élevée, malgré une inflation sous-jacente sur une tendance baissière depuis février 2023 », explique la Banque centrale. En effet, au plan de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), les perspectives économiques, monétaires et financières seraient marquées par une croissance économique de 3,6% en 2024, soutenue principalement par la bonne tenue des activités non pétrolières (4,1% en 2024 contre 3,1% en 2023). « La croissance projetée en zone Cemac est en lien avec le dynamisme du secteur pétrolier et surtout la fermeté des activités du secteur non pétrolier qui sont aussi soutenues par la stratégie d’import-substitution. Si ces pré- visions venaient à se concrétiser, ce serait la toute première fois en près de 10 ans que le taux de croissance sous régional dépasse 3% », se réjouit le gouverneur de la Beac.

Toutefois, l’optimisme affiché aujourd’hui, est à relativiser au regard de la persistance anticipée des tensions inflationnistes dont le taux devrait se situer à 5,5% en 2024. A cela s’ajoute une dégradation des indicateurs des finances publiques, avec notamment un solde budgétaire, hors dons qui reviendrait de 0% du PIB en 2023 à -0,2% en 2024, ainsi qu’une contraction de l’excédent du compte courant, dons officiels compris, qui reculerait de 3,5% du PIB en 2023 à 1,5% du PIB en 2024. Une situation que le patron de la Beac explique par la hausse des investissements publics à travers la réhabilitation des infrastructures dans les secteurs prioritaires dans l’ensemble des 6 Etats de la Cemac.

uN REPLi dES RéSERvES dE ChaNgE dE 2,7%

D’autre part, la Banque centrale note une augmentation de la masse monétaire de 12,6% contre 9,1% en 2023, ainsi qu’un léger repli des réserves de change de 2,7% à 6699 milliards de Fcfa à fin 2024, correspondant à un taux de couverture extérieure de la monnaie de 74,2% et des réserves en mois d’importations de biens et services à 4,3 en 2024 contre 4,8 en 2023. Une conséquence de la hausse des importations en lien avec le dynamisme retrouvé des activités économiques dans la sous-région au lendemain de la pandémie de la Covid-19. Par ailleurs, le CPM se félicite de la poursuite du dynamisme des opérations sur le marché des valeurs du Trésor. Entretemps, l’activité économique au niveau mondial est encore caractérisée par des niveaux toujours élevés des taux directeurs appliqués par les banques centrales pour juguler l’inflation. A cela s’ajoutent les tensions géopolitiques en lien avec la poursuite du conflit russo-ukrainien et dans la bande de Gaza. Mais, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), la croissance mondiale devrait demeurer stable à 3,1% en 2023 et 2025 comme c’était le cas l’année dernière.

Sur un tout autre plan, la Beac entend poursuivre son opération d’émission des bons pour ponctuer l’excès de liquidités des banques. Son gouverneur a également profité de sa première sortie officielle pour rassurer l’opinion quant à la sérénité qui règne au sein de l’institution.

Laisser un commentaire

Top