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Le Chan sort les « Yaoundéens » de l’insalubrité

Le centre-ville de Yaoundé et les quartiers périphériques en particulier, offrent un nouveau visage depuis le début de la semaine dernière. En effet, en prélude au Championnat d’Afrique des Nations (Chan), une compétition des sélections nationales regroupant des footballeurs évoluant dans leurs pays, qui a débuté samedi 16 janvier dernier, la capitale politique du Cameroun a pris un coup de neuf. Les commerces, kiosques d’entreprises de paris sportifs et autres tenanciers de « call-box » habituellement installés le long des routes et dans les grands carrefours, se sont vus déloger contre leur gré par les agents municipaux. Le fait le plus frappant reste la disparition des tas d’immondices dont la présence était malheureusement devenue un fait banal dans le paysage environnemental de la métropole. Peu avant, notamment en début décembre 2020, le ministère de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu) avait entrepris des travaux de curage de la rivière Mfoundi sur plus de trois kilomètres. L’objectif étant de débarrasser le principal cours d’eau de la ville de ces détritus polluants qui réduisent en même temps son lit, causant très souvent des inondations dommageables aux populations riveraines en saison de pluies.

Il a donc fallu attendre l’organisation d’une compétition internationale de football, pour voir les autorités s’activer afin de rendre la ville de Yaoundé plus attrayante. Et ce, même si les actions menées sont surtout concentrées le long des artères menant aux infrastructures sportives et hôtelières qui abritent les matchs et les acteurs de la compétition (joueurs, officiels, supporters…). Pourtant, la salubrité de la première ville camerounaise est une nécessité, voire un devoir pour les autorités administratives et politique avec le concours des populations.

Il faut reconnaitre que le siège des institutions camerounaises n’a pas toujours eu fière allure en matière de salubrité. Combien de fois les « Yaoundéens » ont décrié la présence des nombreuses poubelles à ciel ouvert dans la ville débordant d’ordures, parfois à proximité des sièges des institutions municipales et des marchés ou tout simplement en plein milieu de la route ? L’on a beau attiré l’attention des gouvernants sur la dangerosité de ce phénomène sur la santé des personnes et ses effets nocifs sur l’environnement, mais tout cela n’était que peine perdue. Car malgré la présence de la société Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) en charge du ramassage quotidien des déchets ménagers dans les principales villes du pays, il n’est pas rares de voir des bacs débordés d’ordures, attendant d’être vidés.

A côté, le désordre urbain devenu un fait coutumier à Yaoundé à travers l’occupation anarchique du trottoir par les commerçants, ne pouvait laisser pas indifférent. Et même si plusieurs de ces vendeurs sont des victimes d’une situation socioéconomique alarmante, qui les a malheureusement contraints à la débrouillardise, cela ne saurait justifier l’installation de ces comptoirs de fortune en pleine journée, sans le moindre respect des règles d’urbanisme. Et bien évidemment, les pouvoirs publics ne comptaient pas présenter ce visage déconcertant de Yaoundé aux nombreux visiteurs que le pays accueille jusqu’au 7 février prochain, date prévue pour la fin du Chan.

Seulement, on est en droit de poser la question de savoir si ces actions d’embellissement de Yaoundé seront pérennes. Car à la fin de cette compétition sportive, il ne serait pas surprenant de voir la ville sombrer à nouveau dans sa traditionnelle décrépitude caractérisée par l’insalubrité et le désordre urbain.

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