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Le cadre juridique retarde le lancement de la couverture santé universelle

Annoncé pour le premier trimestre 2021, l’entrée en scène de cette révolution sanitaire est reportée au mois de juin.

Encore cinq mois pour le lancement de la couverture santé universelle au Cameroun. Selon le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie, l’entrée en scène de cette révolution sanitaire reste conditionnée par l’élaboration d’un cadre juridique. « J’ai d’abord parlé du premier semestre 2021, nous aurions voulu qu’on ait déjà institué la loi sur la couverture santé universelle. Ce projet de loi a été élaboré par le gouvernement, et nous pensons que lors des prochaines sessions parlementaires, le président de la République pourra transmettre cela au parlement », explique le Minsanté. Et d’ajouter : « Tout est presque prêt, nous attendons seulement l’aboutissement de la loi ». Des avancées sont quand même à signaler notamment la création en cours d’un logiciel Couverture santé universelle (CSU). Ce logiciel regroupe l’ensemble des fonctionnalités qui pourront permettre sa mise en oeuvre. Il comporte 23 modules dont celui de « l’enrôlement » qui permettrait l’identification de tous les bénéficiaires de la CSU (base de données). Il sera présenté au parlement lors de la session.

En rappel, c’est en août dernier que l’Etat du Cameroun et la société Santé universelle Cameroun ont signé le contrat de financement, de conception, de construction, d’exploitation, d’équipement et de maintenance du système de gestion de la CSU. Fruit d’un joint-venture entre investisseurs camerounais, l’entreprise Coréenne aura pour missions principales, « l’implémentation d’un système de couver ture santé universelle au Cameroun et la réalisation de toutes les opérations commerciales et financières y afférentes, la collecte des contributions sociales du secteur informel, la mise en commun des fonds dédiés à la gestion de la couverture santé universelle, le conventionnement des formations sanitaires publiques et privées, le contrôle médical et le paiement des factures des prestataires agréés, ainsi que le suivi-évaluation des prestataires de soins et services de santé ».

Evaluée à 1300 milliards de Fcfa d’après une évaluation portée par le gouvernement en 2018. La CSU, prendra en charge progressive la population y compris les plus pauvres et les plus vulnérables. On parle des soins de base, de 185 interventions et de 101 sous interventions. Bien plus, cette enveloppe devra satisfaire les divers domaines de la médecine interne, la chirurgie, la gynécologie obstétrique, la pédiatrie, la stomatologie, l’otorhinola-ryngologie, la vaccination et divers services communautaires.

L’assurance maladie demeure encore un luxe au Cameroun. Selon une étude réalisée en juin 2016 par l’équipe d’appui technique du Bureau international du travail (BIT) pour l’Afrique centrale, il y a moins de 2% de la population camerounaise qui bénéficie d’une assurance maladie. Selon cette étude, la majeure partie de la population n’a pas accès aux soins de santé, avec 37% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté monétaire, selon l’enquête camerounaise auprès des ménages (Ecam 2014).

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