La 55ème édition de la fête nationale de la Jeunesse célébrée cette année sous le thème : « Jeunesse, résilience, défis et opportunités en temps de Covid-19 », s’est déroulée de manière particulière le 11 février dernier au Cameroun. A cause de la crise sanitaire liée à la Covid-19, les populations n’ont pas eu droit comme il est de coutume, au traditionnel défilé des jeunes issus des différents établissements scolaires de l’enseignement primaire et secondaire, des institutions universitaires, des centres de formations et autres mouvements associatifs. Quelques jours plus tôt, le ministre de la Jeunesse et de l’éducation civique (Minjec) Mounouna Foutsou, avait en effet indiqué dans un communiqué rendu public le 5 février que « le contexte sanitaire particulier ainsi que les hautes directives du Chef de l’Etat imposeront cette année, des mesures de précautions particulières et formules de célébration adaptées aux contraintes de l’heure». En sa qualité de président du Comité nationale d’organisation de cette fête, le Minjec avait alors prescrit « au regard de la propension à l’inobservance des mesures barrières lors de certaines manifestations d’envergure et des risques subséquents de résurgence et de propagation de la Covid-19 », que la suite des manifestations soit « essentiellement centrée sur les activités en mode virtuel d’une part, et celles en présentiel n’entrainant pas une forte mobilisation d’autre part ».
Cette décision qui a été appréciée non sans controverses au sein de l’opinion publique, vient une fois encore confirmer que le Coronavirus reste bien présent au Cameroun. Mais en observant la situation de façon plus globale, on était déjà tenté de croire le contraire. En effet, les communications gouvernementale à travers le ministre de la Santé au sujet de l’évaluation de la pandémie sur le territoire nationale ont pratiquement disparu. Car, depuis plusieurs semaines, les informations divulguées sur les cas de personnes infectées ou guéries ou encore sur le nombre de décès liés à la Covid-19 sont devenues rares.
En outre, la plupart des mesures édictées par le gouvernement pour se prémunir de la maladie, sont désormais ignorées au sein de la population à l’instar du port du masque devenu facultatif dans les espaces et institutions publics, les établissements scolaires et même dans certaines formations hospitalières et autres pharmacies qui devraient pourtant faire preuve de rigueur en continuant la sensibilisation. Dans le secteur des transports, les taxis et les véhicules de transport en commun ont repris les surcharges sans demander l’avis de quiconque. Les marchés sont à nouveaux bondés de monde parfois sans points de lavage des mains. De même, les messages invitant les populations à observer les mesures d’hygiène recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé, à savoir notamment se laver régulièrement les mains à l’eau coulante et au savon, éviter des contacts rapprochés tels que se serrer les mains ou s’embrasser, se couvrir la bouche pour éternuer, ont pratiquement disparu des espaces médiatiques et des affiches publicitaires. Dans le même sillage, on a vu l’organisation d’évènements économiques tels que la 15ème édition de la foire internationale de Yaoundé (Ya-fe) du 18 décembre 2020 au 3 janvier, ou encore le Championnat d’Afrique des Nations (Chan) où les supporters présents dans les stades ne respectaient pas les règles de distanciation sociale lors de certaines rencontres.
Ce relâchement alors que la pandémie n’est pas encore éradiquée dans le pays prête donc à équivoque. Surtout qu’on observe depuis le début de l’année, une nouvelle vague de contamination qui a obligé certains pays occidentaux à se reconfiner avec en marge, la course aux vaccins. Sachant qu’il sera difficile pour nos populations minées par la pauvreté d’être entièrement immunisée contre le virus, il est temps de revoir la stratégie nationale de lutte car la prévention reste la meilleure arme contre la Covid-19.
