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Le gouvernement revoit ses perspectives de croissance à la baisse

Dans un entretien au quotidien « Union », le ministre gabonais de l’Economie et de la Relance annonce une croissance qui pourrait être inferieure à 2% alors que le pays projetait une hausse de l’activité économique de 2,6%.

Le gouvernement gabonais, a déclaré le ministre de l’Économie et de la Relance, dans un entretien accordé au journal L’Union, a conçu un Plan d’accélération de la transformation (PAT) de l’économie, en pariant sur une reprise économique au plan international à partir de 2021. Notamment, une hausse du PIB mondial projeté à 5,5 % après -3,5 % en 2020, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI). « Mais comme on le voit, les taux de contaminations restent élevés dans de nombreux pays occidentaux, ce qui constitue un risque pour la demande mondiale », a souligné Nicole Janine Lydie Roboty-Mbou. Elle estime que le rebond des contaminations au Covid-19 perturbe la mise en oeuvre harmonieuse de la stratégie de relance du pays.

Après une année 2020 assez difficile avec un PIB qui a reculé de près de -1,8%, le gouvernement projetait une hausse de l’activité économique de 2,6% en 2021. « Mais je dois reconnaître qu’à la lumière de la seconde vague de contaminations et compte tenu des mesures que nous avons jugé bon de prendre pour limiter la propagation du virus, un certain nombre de branches d’activité vont voir leur reprise retardée, avec des risques de nouvelles pertes d’emplois et de revenus », a-t-elle dit. « Tout cela devrait se traduire par une révision des principales hypothèses retenues dans la loi de finances initiale 2021, notamment une croissance du PIB réel qui pourrait être inférieure à 2% », a fait savoir Nicole Janine Lydie Roboty-Mbou. « Mais malgré tout cela, nous restons optimistes sur la mise en oeuvre de l’essentiel de notre stratégie de relance, dans la mesure où elle est assise sur des projets dont les acteurs sont connus et les modalités de financement déjà déterminées », a-t-elle indiqué. Selon elle, le gouvernement devra imprimer de la rigueur dans le suivi des projets et réformes. « C’est pour garantir cette efficacité que Son Excellence M. le président de la République, chef de l’État, a mis en place un Conseil national du Plan d’accélération de transformation et que Madame la Premier Ministre a récemment désigné des responsables de projets », a-t-elle encore fait savoir.

Bien qu’inférieures à celles initialement prévues dans la loi de finances 2021, les projections révisées de l’activité économique au Gabon pour l’année 2021 devraient néanmoins être supérieures aux réalisations de 2020, estime le ministre. Pour mieux s’adapter aux contraintes nées de la Covid-19, le gouvernement dit vouloir agir sur plusieurs facteurs incluant une mobilisation des recettes budgétaires au niveau interne, une plus grande maîtrise des charges, une coopération renforcée avec la communauté financière internationale ainsi qu’une stratégie de présence sur les marchés financiers sous-régionaux. « Nous sommes conscients des obstacles que pose la dette aux entreprises et surtout pour la relance économique. C’est dans ce contexte que la stratégie en cours de mise en oeuvre devrait se traduire par des actions importantes dans ce domaine », a-t-elle déclaré.

RETOUR ANNONCÉ AU FMI

Le gouvernement gabonais va recourir, une nouvelle fois, au Fonds monétaire international (FMI) pour financer le gap budgétaire lié à la seconde vague de la pandémie de la Covid-19. La ministre de l’Economie et de la Relance l’a également annoncé officiellement au cours du même entretien. « Le Gabon a conclu un programme économique triennal soutenu par le FMI et qui a pris fin le 19 juin 2020. Ledit programme a permis d’obtenir des résultats positifs avec un redressement du cadre macroéconomique et budgétaire. Nous avons ainsi pu enregistrer une croissance positive de 3,9% en 2019, un rééquilibrage des comptes des finances publiques ainsi qu’une reconstitution des réserves monétaires. Sur la base de ces résultats prometteurs, le gouvernement n’a jamais entretenu de mystère sur sa volonté de poursuivre la coopération avec le FMI. Nous avons indiqué cette volonté bien avant la fin du précèdent programme. Sur le front des réformes, des efforts restaient à poursuivre. Et comme pour mettre à jour cette fragilité, la crise de la Covid-19 est venue remettre en cause les progrès enregistrés. Par ailleurs, la mise en oeuvre harmonieuse de notre plan d’accélération de la transformation nécessite d’avoir des rapports sains avec les différents partenaires au développement et la conclusion d’un accord avec le FMI en constitue le socle. Ainsi, pour répondre clairement à votre question, oui nous sommes en discussion avec le FMI en vue de conclure un nouveau programme. Le programme avec le FMI devrait nous permettre d’atteindre les objectifs du PAT. Celui-ci vise la transformation économique et sociale du Gabon par une accélération des moteurs de la croissance, d’une part, et une densification des filets sociaux, d’autre part », a indiqué Nicole Janine Lydie Roboty ép. Mbou.

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