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Les prouesses du Cameroun sur le marché des titres en 2020

Le recours a ce moyen de financement du budget s’est envolé l’année dernière.

L’année 2020 restera gravée dans l’histoire des titres publics en Cemac, et particulièrement au Cameroun avec des innovations inédites opérées sur ce marché. Le montant total levé au cours de l’année a pratiquement doublé. En fin 2019, l’encours des titres publics s’élevaient à 436,2 milliards de Fcfa, soit 196 milliards de Fcfa de BTA et 240,2 milliards de Fcfa en OTA. Rendu au 31 décembre 2020, ce solde est de 828,1 milliards de Fcfa réparti entre les BTA 227,2 milliards de Fcfa et les OTA 600,9 milliards de Fcfa, soit une hausse de 391,9 milliards de Fcfa en valeur absolue et 89,8% en valeur relative. Cet accroissement substantiel des OTA découle d’un changement de stratégie de la Direction général du Trésor, de la coopération financière et monétaire du Minfi mise en place en 2019. La nouvelle a consisté à émettre plutôt des Obligations de Trésor assimilables sur le marché monétaire de la Banque centrale au lieu d’émettre des emprunts obligataires sur le marché financier comme les années antérieures. Dans un entretien avec la presse l’année dernière, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze a expliqué cette approche très avantageuse pour l’Etat. « Au lieu de faire appel à un prestataire de services d’investissement comme arrangeur, cette nouvelle ingénierie financière a été pensée et implémentée par une équipe pluridisciplinaire du Ministère des Finances, sous la supervision de M. Moh Tangongho Sylvester, Directeur général du Trésor, de la Coopération financière et Monétaire, et coordonnée par M. Tela Samuel, Directeur de la trésorerie». Cette nouvelle stratégie a permis aux experts du Minfi de réaliser plus d’exploit en 2020 pour la mobilisation des ressources budgétaires. Le pays a ainsi exécuté avec satisfaction, son programme d’émission des titres publics du deuxième trimestre 2020 d’un montant total de 220 milliards de Fcfa, à des taux d’intérêt largement en deçà de la moyenne observée dans les autres pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et même de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). 240 milliards de Fcfa ont ainsi été levés pour la première fois sur le marché au terme de quatre émissions des OTA à des échéances allant jusqu’à 10 ans, et l’Etat du Cameroun a réalisé une économie nette de 4,8 milliards de Fcfa représentant d’une part les frais d’enregistrement au marché financier et d’autre part, le montant de la commission qu’aurait perçu l’arrangeur. Pour parvenir à ce résultat qui a inspiré les autres Etats de la Cemac, le Cameroun a réalisé des prérequis. Le premier a consisté à obtenir la pondération nulle des titres publics auprès de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), en travers la mise sur pied en liaison avec la Banque centrale, d’un collatéral pour garantir le remboursement à l’échéance, des montants levés. Par la suite, le Minfi a élaboré la note d’information bien détaillée avec un plan de communication, l’organisation des road shows avec des investisseurs institutionnels et certains agents économiques triés sur le volet.

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