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Le ministre du Commerce rencontre le patronat

Luc Magloire Mbarga Atangana se rendra au Gicam à cet effet, le 1er octobre 2021.

Poser un diagnostique clair des conséquences économiques néfastes de la crise liée à la Covid-19. Une situation qui a abouti à la hausse des coûts des matières premières et du fret maritime. Tel est l’objectif principal de la visite de travail que va entreprendre le ministre du Commerce (Mincommerce) au Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam), le 1er octobre prochain. Il s’agira pour le membre du gouvernement, de trouver en collaboration avec le secteur privé, des solutions idoines pour atténuer l’impact de ces conséquences sur le consommateur final.

Pour les opérateurs économiques, cette visite est un début de solution aux difficultés auxquelles ils font face. Certains facteurs au rang desquels, la rareté des devises, le prolongement des délais de franchise des marchandises et l’augmentation des charges sur les déclarations douanières, viennent créer des incertitudes quant à l’approvisionnement du marché local. Elles sont passées de 1,5% à 3,5%, apprend-t-on. « La hausse des droits de douane de 5% instaurée depuis 2017, impacte négativement sur les prix du poisson. A cela s’ajoutent les droits de passage qui avoisinent 8% », constate le directeur général de Congelcam pour le déplorer. L’infiltration des importateurs et distributeurs clandestins, livre une concurrence déloyale aux réguliers. Aussi, la rareté de certains produits comme le Maquereau 25+, ou encore le riz thaïlandais au niveau du marché international, ne vient pas arranger les choses. Malgré tous ces griefs, les opérateurs de ces filières sont obligés de plier à la volonté du gouvernement qui veut maintenir un certain niveau d’inflation qui ne doit pas dépasser le seuil de 3% de la sous-région Cemac.

Les Cimenteries du Cameroun (Cimencam) avaient déjà amorcé ce dialogue le 14 septembre dernier. « Nous sommes venus explorer avec le ministre du Commerce, les possibilités pouvant nous permettre de réduire une partie des coûts de production via les charges fiscales, et dans quelle mesure répercuter une partie de ces coûts sur le prix du sac de ciment ». Ainsi s’exprimait Xavier Saint Martin Tillet, administrateur directeur général de Lafarge Maroc au cours d’une rencontre avec le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana. Selon les responsables de Lafarge, ces mesures fiscales, si elles étaient prises, contribueraient à atténuer les coûts de production jugés exponentiels.

En effet, avec le prix du clinker, principale matière première utilisée dans la production du ciment, qui a doublé au niveau international, celui d’un sac de ciment au niveau local doit normalement coûter un peu plus de 6.000 Fcfa. Or, les pouvoirs publics veulent maintenir le prix à 4.900 Fcfa au niveau local. En le faisant, l’Etat semble laisser la responsabilité aux entreprises puisqu’il continue de collecter les impôts et taxes qui lui sont dûs. Entretemps, Cimencam doit supporter entre 2 et 3 milliards de Fcfa de charges supplémentaires par mois du fait du maintien par les autorités camerounaises du prix de ses produits malgré les vents contraires. « Nous sommes conscients des responsabilités que nous avons. Nous agissons en étroite collaboration avec le ministre pour trouver des solutions », reconnaît l’ADG de Lafarge Maroc-Afrique. Même le PCA de l’entreprise l’admet : « Pour la deuxième fois, les cours de production du ciment sont très variables compte tenu des contraintes sanitaires et économiques. Nous sommes venus voir dans quelle mesure l’Etat pourrait aider cette société à continuer de produire de façon acceptable. Voilà le gros souci que nous avons », explique Yves Mbele Ndoe.

Dans une correspondance adressée le 2 septembre 2021 à la directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), Luc Magloire Mbarga Atangana justifiait la hausse des prix des produits par « le renchérissement des cours des matières premières, la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires et l’explosion du coût du fret maritime », explique-t-il. A titre d’illustration, dans le secteur de la cimenterie, entre janvier et juin de l’année en cours, les prix du clinker, matière première principale utilisée dans la fabrication du ciment, tout comme le fer à béton et le gypse ont fait un bond respectif de 100, 95,54 et 60% par rapport à la même période l’année dernière selon le ministère camerounais du Commerce (Mincommerce). La situation est identique à celle des prix des produits tels que le blé, le soja ou le maïs qui se sont accrus respectivement de 31,6, 73, 98,4% tandis que le fret maritime a été multiplié par trois selon la même source. « Si certaines analyses ont pu laisser croire que les pays africains étaient les seuls à subir ce phénomène, il s’avère aujourd’hui qu’aucun pays au monde ou presque, n’est épargné », relève le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana. Reste maintenant à savoir si la requête du patronat va être agréée par le gouvernement quand on sait que celle du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) est restée lettre morte.

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