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Grève des enseignants : tant pis pour les pauvres !

L’année scolaire 2021-2022 qui tire à sa fin sera-t-elle porteuse pour les élèves du système éducatif camerounais ? Rien n’est moins sûr au vu des turbulences observées jusqu’ici au sein des établissements scolaires de l’enseignement secondaire public. Principale cause, l’arrêt des cours imposé par les enseignants de la fonction publique à travers l’opération « craie morte », initiée dans le cadre du mouvement « On a trop souffert » (OTS) dans lequel ces formateurs réclament de meilleures conditions de travail. On croyait en effet les choses revenues dans l’ordre en mi-mars dernier, lorsque les enseignants des lycées du pays avaient décidé de reprendre la craie, après plus de trois semaines de grève. C’est que, au terme des discussions houleuses et infructueuses entre gouvernement et grévistes, il a fallu l’intervention personnelle du président Paul Biya, pour essayer de ramener les enseignants à la raison. On se souvient que par la voie de son Secrétaire général, le chef de l’Etat avait alors instruit au service du Premier ministre, de procéder entre autres, au paiement à compter du mois de mars dernier, au paiement du complément salarial mensuel à verser aux enseignants, à l’élargissement de la prime de non-logement aux anciens qui n’en perçoivent pas, au paiement, échelonné à compter du mois de juin 2022, des rappels relatifs aux avancements et replacements des enseignants.

Sauf qu’un mois après, les enseignants sont revenus à la charge, en annonçant la reprise de la grève à compter du 25 avril jusqu’au 29, promettant de la reconduire chaque semaine jusqu’à qu’ils obtiennent entièrement satisfaction. Le mouvement OTS justifie cette nouvelle volteface par le fait que le gouvernement, comme en 2017, est resté inactif face à ses revendications. « Jusqu’ici, nous n’avons bénéficié que des hautes instructions insuffisantes et jamais appliquées », a-t-on pu lire dans le communiqué signé à cet effet le 22 avril 2022.

Si cette grève venait à reprendre effectivement comme prévu, il est clair que la qualité des cours dispensés cette année prendra un sérieux coup. Les conséquences pourraient même être désastreuses pour les élèves de classe d’examen (troisième, première, terminale) qui ont besoin de tous les cours au programme, pour affronter sereinement les épreuves en fin d’année.

Sauf que seuls les candidats issus des établissements publics seront désavantagés. En effet, si leur année scolaire connait des perturbations notoires, ce n’est pas le cas chez ceux du privé où les cours se déroulent jusqu’ici de façon régulière. Leurs professeurs n’étant pas concernés par le mouvement d’humeur observé par leurs confrères exerçant dans la fonction publique. D’ailleurs, certains de ces grévistes sont restés très assidus à leurs postes dans les collèges, où ils sont payés à la tâche, en plus de leurs salaires payés par l’Etat.

Cette situation peut expliquer la désinvolture avec laquelle les autorités gouvernementales prennent les revendications des enseignants. En effet, leurs enfants des hauts cadres ne sont aucunement pénalisés par cette grève, puisque ne fréquentant plus les établissements secondaire publics. Or à une certaine époque, retrouvait des fils et filles de ministres sur les bancs des lycées. A présent, leur choix se porte uniquement pour certains sur les établissements privés confessionnelles et les écoles internationales aux coûts exorbitants, et pour d’autres sur des établissements en occident.

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