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Il y a-t-il risque de division du Gicam ?

Certains membres du mouvement patronal ont exprimé leur désapprobation dès l’annonce de cette fusion.

Emmanuel Wafo, le président de la Commission économie et développement de l’entreprise du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) est pratiquement le premier à exprimer publiquement sa désapprobation de la fusion dans une tribune que nous avons publiée le 24 avril 2023. Dans cette sortie, cet opérateur économique dénonce ce traité de fusion entre le Gicam et Ecam (Entreprise du Cameroun), signé le 5 avril 2023 à Douala qui prévoit la dissolution du Gicam et la création d’une organisation patronale nouvelle. Pour lui, c’est une manœuvre «dont le but ultime est de consacrer l’hégémonie du président Tawamba sur le patronat camerounais». Le PDG de la société de plasturgie Mit Chimie évoque une disposition des statuts du Gicam pour soutenir son point de vue. «En effet, les statuts du Gicam disposent à son article 14 alinéa 2 que “le président n’est rééligible qu’une seule fois pour un mandat de trois ans”. Or, le second mandat de Célestin Tawamba s’achève en décembre 2023. Il n’est donc plus éligible. Or, la mise à mort du Gicam et la création d’une nouvelle organisation patronale lui ouvriraient la voie pour s’éterniser à la tête du patronat», Emmanuel Wafo pense que ce traité « consacre explicitement la mort du Gicam» qui est, selon lui, «un patrimoine national que personne ne peut se permettre d’aliéner». Il indique par ailleurs que ce traité, «de manière invariable», fait référence à des terminologies telles que «la nouvelle centrale patronale», «une assemblée générale constitutive», «de nouveaux statuts», «fusion-création», etc. Toutes choses qui sont « contraires à l’esprit de consolidation de la maison commune qu’est le Gicam, prôné il y a 6 ans par Célestin Tawamba et repris en cœur par les adhérents du Gicam».

Emmanuel Wafo n’est pas contre une éventuelle fusion car il précise que «par essence, le regroupement des organisations notamment patronales est souhaitable dans un environnement où la dispersion des forces et des énergies est un facteur d’affaiblissement». Mais il fait remarquer que le traité de fusion entre le Gicam et Ecam a été signé « sans approbation des adhérents». Il termine en mettant en lumière les problèmes de forme et de fond de ce traité «qui du point de vue de l’éthique et du droit rendent ladite fusion caduque».

La division des membres

Cette tribune d’un membre influent du Gicam traduit en public le sentiment que d’autres opérateurs économiques expriment sous cap. Avant cette sortie publique de M. Wafo, plusieurs réactions anonymes avaient paru dans la presse pour dénoncer le projet de fusion entre le Gicam et Ecam. On peut aussi citer le conflit entre Rodrigue Soffo et Célestin Tawamba, au sujet d’un sondage visant à recueillir l’opinion des membres du Gicam sur l’action de l’actuel président du Gicam ; les cooptations-révocations récentes de certains membres au sein du Conseil d’administration du Gicam.

La position du Comité des sages a penché du côté du membre Emmanuel Wafo, qui est présenté par certains comme le filleul d’André Siaka, ancien président du Gicam et membre du Comité des sages. Le PDG de la société de plasturgie Mit Chimie aurait les ambitions de se présenter aux élections à la présidence du Gicam qui devraient en principe se tenir à la fin de cette année. Dans sa tribune, il «invite tous les membres du Gicam à se préparer à dire massivement non à la mise à mort du Gicam, qui nous sera présentée lors de la prochaine assemblée générale extraordinaire cette année».

On attend les positions du Conseil d’administration et de l’Assemblée générale du Gicam qui sont convoqués respectivement le 30 mai et le 2 juin 2023. L’unité des membres de cette organisation dépendra des résolutions de ces assises.

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