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Les interrogations des députés sur la hausse du budget

Approchés à l’ouverture de la deuxième session ordinaire le 8 juin dernier, les élus sollicitent du gouvernement, des éclairages au sujet des orientations contenues dans l’ordonnance présidentielle prise à cet effet.

consacrée principalement au débat d’orientation budgétaire, la deuxième session de l’Assemblée nationale et du Sénat pour l’année législative en cours, s’est ouverte le 8 juin 2023 à Yaoundé. En toile de fond, la modification de la loi de Finances initiale votée en fin d’année 2022 à la lumière de l’ordonnance présidentielle du 2 juin dernier. Celui-ci porte le Budget de l’Etat pour l’exercice en cours à 6726,9 milliards de Fcfa contre 6345,1 milliards de Fcfa dans la loi de Finances initiale, soit une hausse en valeur absolue de 381,8 milliards de Fcfa.

Pour l’honorable Engelbert Essomba Bengono, député du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) et membre de la Commission des Finances et du Budget à l’Assemblée nationale, il est impératif que le projet de loi de Finances rectificative soit rapidement soumis au parlement pour examen. Ce qui semble avoir déjà été fait en fin de semaine d’après certaines indiscrétions. Les attentes de cet élu ont trait aux « nouvelles orientations » de la nouvelle loi. « Mes attentes par rapport à la présente session parlementaire, c’est de connaitre le contenu ayant conduit à la modification du budget et les orientations des divers ajustements, parce que dans notre budget, nous avons un problème réel de répartition des recettes par rapport aux charges de l’Etat », s’est-il exprimé. Raison pour laquelle, il souhaite que le projet de texte de loi fasse l’objet de discussions afin de voir plus clair sur les orientations données par le chef de l’Etat à cet effet. Cela permettra à la représentation nationale d’être au parfum des orientations données au niveau des infrastructures, la défense, la sécurité mais aussi, le secteur de l’éducation, la santé etc.

LA ProbLémAtique de LA Vie chère

De son côté, l’honorable Rolande Ngo Issi, député du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) souhaite l’implémentation des mesures gouvernementales prises dans le cadre de la loi de Finances initiale contre la vie chère. « La présente session nous donne l’opportunité d’interroger l’exécutif sur l’implémentation desdites mesures. Il s’agira d’identifier les pesanteurs et d’en trouver des solutions », a-t-elle indiqué. A ce sujet, l’honorable Xavier Mpon du Rdpc soutient la politique de l’import-substitution du gouvernement pour booster la production locale et réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur, toute chose qui participe à l’équilibre de sa balance commerciale. Au registre des attentes des parlementaires quant à la modification du budget de l’Etat pour l’année en cours, le très honorable Cavaye Yéguié Djibril, président de l’Assemblée nationale, a dans son allocution d’ouverture de la présente session, insisté sur « le renforcement de la surveillance épidémiologique sur l’ensemble du territoire national ». Face à toutes ces attentes, l’honorable Joshua Osih, député du Social democratic Front (SDF) lui aussi, membre de la Commission des Finances et du Budget à la chambre basse du parlement, s’attend à une session de juin « intense et bien remplie ». Selon lui, cet exercice d’orientation budgétaire devrait cristalliser les attentions. « S’il n’est pas pris au sérieux, il aura des conséquences sur la vie des Camerounais. Raison pour laquelle, nous devons être concentrés à ce sujet », lance-t-il.

hAuSSe deS déPeNSeS de 308,2 miLLiArdS de FcFA

D’après l’ordonnance signée le 2 juin 2023 par le président de la République, Paul Biya, les recettes de l’Etat vont connaitre un ajustement de 367,7 milliards de Fcfa passant de 6274,8 milliards de Fcfa à 6642,5 milliards de Fcfa. Dans les détails, les recettes fiscales vont croître de 106,6 milliards de Fcfa par rapport à la loi de Finances 2023 initiale, contre 10 milliards de Fcfa pour les dons, legs et fonds de concours. D’autre part, les emprunts et comptes de trésorerie vont subir un ajustement à la hausse de 263,7 milliards de Fcfa pour se situer finalement à 1862 milliards de Fcfa dans le projet de loi de Finances rectificative.

Au titre des dépenses, les charges financières de la dette augmentent de 308,2 milliards de Fcfa par rapport à la loi de Finances initiale pour se situer désormais à 1962,8 milliards de Fcfa avec le projet de loi de Finances rectificative. Les dépenses de personnel quant à elles, sont en hausse de 55,5 milliards de Fcfa, tout comme les dépenses de transfert qui sont portées à 129,8 milliards de Fcfa, tandis que celles relatives aux biens et services baissent de 98,3 milliards de Fcfa. En général, les dépenses courantes sont projetées à la hausse de 395,2 milliards de Fcfa pour se situer à 5283,2 milliards de Fcfa. Toutefois, les dépenses en capital sont revues à la baisse de 27,5 milliards de Fcfa pour se projeter désormais à 1359,2 milliards de Fcfa avec l’ordonnance du chef de l’Etat susmentionnée.

Réactions

Engelbert Essomba Bengono, député Rdpc membre de la Commission des Finances
« Pallier le problème de répartition des recettes par rapport aux charges de l’Etat »

mes attentes par rapport à la présente session parlementaire, c’est de connaitre le contenu qui a conduit à la modification du budget et les orientations des divers ajustements parce que dans notre budget, nous avons un problème réel de répartition des recettes par rapport aux charges de l’Etat. C’est la raison pour laquelle, il est souhaitable que l’ordonnance présidentielle modifiant le budget soit rapidement soumise à l’examen du parlement. Que cela fasse l’objet de discussions afin de voir plus clair sur les orientations données par le chef de l’Etat. Il me semble que les secteurs sociaux sont les principaux bénéficiaires. C’est une bonne chose. On aura également l’occasion d’être au parfum des orientations données au niveau des infrastructures par exemple, la défense, la sécurité mais aussi, le secteur de l’éducation, la santé etc. Ce sont des impératifs. Quelle est la réponse que l’ordonnance apporte à la pandémie du choléra qui est là ?

Rolande Ngo Issi, député Pcrn
« Identifier les pesanteurs et trouver des solutions »

ce qui doit être fait pour lutter contre la vie chère, c’est l’implémentation de toutes les mesures proposées par le gouvernement. Nous attendons qu’il implémente lui-même ce qu’il a proposé à cet effet. Déjà que nous constatons qu’il y’a une batterie de mesures qui sont contenues dans la loi de Finances initiale que nous allons certainement réviser. La présente session nous donne l’opportunité d’interroger l’exécutif sur l’implémentation desdites mesures. Il s’agira d’identifier les pesanteurs et d’en trouver des solutions.

Joshua Osih, député SDF et membre de la Commission des Finances à l’Assemblée nationale
« Orienter le budget du Cameroun »

Les travaux de cette session s’annoncent très denses. Elle est consacrée au débat d’orientation budgétaire. C’est un exercice qui permet d’orienter le budget du Cameroun. S’il n’est pas pris au sérieux, il aura des conséquences sur la vie des Camerounais. Raison pour laquelle, nous devons être concentrés sur ce sujet. Nous avons déjà reçu plusieurs projets de lois et je sais qu’il y aura aussi des propositions de lois…Ce sera une session de juin intense et bien remplie. Je me réjouis de reprendre cet exercice qui me manquait déjà un peu.

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