Effective depuis le mois de février 2023, elle a été officialisée par un décret du président de la République, Paul Biya, le 6 mars dernier.
C’est à travers un décret du 6 mars 2023 signé du chef de l’Etat, Paul Biya, que le Cameroun a officialisé la revalorisation de « la rémunération mensuelle de base des personnels civils et militaires, à un taux moyen de 5,2% ». Celle-ci pourtant effective depuis le mois de février dernier, s’inscrivait à la suite de la hausse des prix des hydrocarbures à la pompe. Son objectif est « de garantir le pouvoir d’achat des consommateurs ainsi qu’à la préservation des équilibres budgétaires face à la flambée des prix des produits pétroliers sur le marché international », explique le gouvernement. D’après les prévisions budgétaires de l’Etat camerounais, le cours mondial du pétrole devrait baisser à 85,5 dollars US en 2023, après l’envolée observée en 2022 du fait de la crise russo-ukrainienne, où il s’établirait à 98,2 dollars US le baril, contre 69,4 dollars US en 2021.
Toutefois, face à l’inflation galopante, des interrogations fusent quant à la portée de cette mesure sur la vie chère. « L’ajout sur mon salaire de ce mois ne représente qu’environ 5. 000 Fcfa et ça ne me permet même pas de couvrir mes dépenses mensuelles en taxi », déplore un fonctionnaire rencontré à Yaoundé. En outre, cette hausse a engendré celle des transports en commun et des produits alimentaires etc. Ce qui ne fait que renchérir le coût de la vie déjà élevé depuis la fin de l’année dernière. L’inflation mondiale devrait diminuer à 6,5% en 2023, dont 4,4%pour les pays avancés et 8,1% pour les pays émergents et en développement, en lien avec les politiques monétaires désinflationnistes mises en place par les banques centrales. Cette diminution est également projetée en Afrique subsaharienne, ainsi que dans la Cemac avec un taux d’inflation qui s’établirait respectivement à 11,9% et 3,3% en 2023.
Le budget de l’Etat du Cameroun pour l’exercice 2023 s’équilibre en ressources et en emplois à la somme de 6345,1 milliards de Fcfa. Il est composé de 6274,8 milliards de Fcfa, au titre du budget général et 70,3 milliards de Fcfa, pour les Comptes d’affectation spéciale (CAS). Il a été élaboré sur la base des projections macroéconomiques qui tablent sur une croissance de 4,2%, sous l’hypothèse de la poursuite de la consolidation de la reprise économique entamée en 2021, et dans la perspective du retour progressif de l’économie à son sentier de croissance d’avant la crise du Covid-19. Au plan international, la croissance économique mondiale devrait continuer à ralentir pour s’établir à 2,7%, dont 1,1% dans les pays avancés et 3,7% dans les pays émergents et en développement. En Afrique subsaharienne, la croissance de 2023 est projetée à 3,7% comme en 2022. Elle va continuer à s’accélérer dans la Cemac, mais à un rythme modéré, pour s’établir à 3,4%, selon les perspectives économiques régionales du Fonds monétaire international (FMI).
