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Monnaie fiduciaire : Vers la fin de pénurie des pièces de monnaie

La Beac vient d’annoncer l’arrivée de sa première commande tandis que la seconde devrait être livrée dans les prochains jours.

On s’achemine certainement vers la fin du problème de la pénurie de « la petite monnaie » que vivent actuellement les commerçants et les consommateurs dans la sous-région Cemac (Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale, Ndlr). La Banque centrale vient par l’intermédiaire de son Gouverneur, annoncer l’arrivée de la première de ses deux commandes passées. La seconde devrait être livrée dans les jours à venir, apprend-t-on.

En effet, la rareté de ladite monnaie impacte de manière négative l’activité commerciale. Des stations-services, boulangeries, pharmacies, marchés de vivres, etc, aucun secteur n’est à l’abri. Du coup, bon nombre de commerçants disent avoir vu leur chiffre d’affaires à la baisse. « Le marché ne passe pas. Maintenant pour que tu vendes, il faut d’abord avoir les pièces, parce que la grande majorité des clients vient avec des billets. Dans ce cas, c’est difficile de rendre la monnaie », se lamente une commerçante rencontrée. Pour le consommateur, la situation est tout aussi difficile : « Quand vous disposez par exemple de 1.000 Fcfa et que vous achetez une bière de 700 Fcfa comme ici, vous entendez le vendeur vous dire qu’il ne dispose pas de 300 Fcfa pour vous rembourser. Cela envenime très souvent la relation client-vendeur », confie un consommateur rencontré dans un bar de la place.

L’offre insuffisante par rapport à la demande

Ce qui est considéré ici comme un calvaire est davantage perceptible dans le secteur des transports où, à défaut d’avoir des pièces de monnaie, il va falloir souffrir le martyr des intempéries. Un doigt accusateur est pointé vers la Banque centrale qui, selon certaines indiscrétions, aurait mis en circulation des billets et pièces d’une valeur de plus de 4 milliards de Fcfa, en hausse de 12% par rapport à 2020. Et, la première économie de la Cemac qu’est le Cameroun, aurait capté environ 42% desdits signes monétaires, soit plus de 1,7 milliard de Fcfa selon des sources bien introduites.

Cette injection ne semble pas avoir résolu le problème d’après l’économiste camerounais, Dr Jean Marie Biada cité par le journal « Ecomatin ». Dans son intervention, il évoque trois raisons justifiant la crise observée. « Pour le cas du Cameroun, les signes monétaires sont remplacés tous les 10 ans (…) « En 2003 on en a remplacé et depuis 2003, il fallait remplacer. 10 ans plus tard en 2013, ça n’a pas été fait donc on utilise les mêmes signes monétaires. N’ayant pas renouvelé ces signes monétaires, on s’est donc retrouvé avec une masse monétaire qui était chargée d’encadrer des transactions menées par 10, ou 15 millions d’habitants. Entretemps, cette taille de la population est passée à 25 millions donc les millions de personnes supplémentaires qui se sont ajoutées vous avez jusqu’à 10, 20, 40% d’opérateurs du secteur informel et d’autres secteurs qui se sont ajoutés mais la masse monétaire n’a pas changé », explique-t-il.

D’autre part, l’élargissement du maillage bancaire ayant créé une forte demande serait également une des causes du problème selon cet économiste. « Avant, nous avions nos banques commerciales qui étaient domiciliées à Douala et à Yaoundé. Mais, l’embellie économique a fait que les guichets se sont démultipliés un peu partout à travers le pays », poursuit-il. Enfin, l’augmentation croissante des petits métiers crée davantage, un besoin de la petite monnaie malheureusement insuffisante selon les économistes. D’autant plus que le déficit en communication sur la possibilité de changer les billets en pièces, est criard. Profitant de cette situation, d’aucuns se sont transformés en « vendeurs d’argent ». L’argent s’échange contre de l’argent moyennant un coût en fonction des montants à changer.

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