Ce montant formulé par le Bureau de mise à niveau va contribuer à redonner vie à cette entreprise en perte de vitesse.
Le bureau de mise en niveau des entreprises (BMN) a présenté le 14 juillet dernier à Douala, le diagnostic stratégique global et le plan de restructuration de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam). D’après le BMN, la restructuration de cette entreprise va nécessiter un montant compris entre 30,7 et 48,2 milliards de Fcfa.
Le rapport réalisé par le cabinet international Mazars, sous la commande du ministère en charge de l’industrie, formule les recommandations sous la forme d’hypothèses en vue du redressement de la Cicam. « Sous ce chapitre, l’on apprend par exemple que dans le scénario d’une restructuration par l’État, avec un modèle économique inchangé, le coût de la restructuration est évalué à 48,2 milliards de Fcfa, dont un besoin net en financement de 40,6 milliards de Fcfa. Dans l’hypothèse d’une privatisation d’une partie de l’activité de la Cicam, le coût de sa restructuration passerait à 30,7 milliards de Fcfa, pour un besoin net en financement de 21,7 milliards de Fcfa», lit-on dans un communiqué officiel du BMN.
Depuis plusieurs années, la Cicam est confrontée à d’énormes difficultés structurelles et financières. En 2021, l’on apprenait par exemple que cette entreprise a cumulé des pertes de 13,4 milliards de Fcfa entre 2018 et 2020. En effet, au 31 décembre 2019, le Chiffre d’affaires de l’entreprise est passé à 10,044 milliards contre 13,265 milliards de Fcfa en2018, soit une baisse de 24,2%. Ce faible résultat, nous fait-on savoir, s’explique par « l’absence de nouveaux produits et la chute des ventes qui génèrent des tensions de trésorerie et, par conséquent, des difficultés d’approvisionnement des usines en pièces de rechange et en matières premières ». Cette situation a fait régressé le pouvoir de la Cicam sur le marché local, qui contrôle désormais à peine 5% des parts du marché local du textile, dominé par les tissus ouest-africains et ceux importés de Chine, qui représentent respectivement 6 et 88% du marché local selon les données officielles.
Pour sauver cette entreprise, le gouvernement avait pensé en 2021 à un plan de restructuration. Et au mois de juillet 2021, le Bureau de mise à niveau des entreprises a d’ailleurs lancé un appel d’offres internationales relatif au recrutement d’un consultant chargé de la réalisation du diagnostic stratégique global et du plan de restructuration de la Cicam.
D’après Investir au Cameroun, l’hypothèse du maintien des activités de la Cicam dans le portefeuille de l’État pour le même coût, est détaillée dans un autre rapport réalisé cette fois-ci pour le compte du ministère des Finances, par le Cabinet camerounais d’études et d’audit comptable (Caeac). Ce rapport conditionne quant à lui la viabilité de la Cicam au concours financier de l’État, décomposé comme suit : l’annulation de la dette publique, notamment les dettes fiscales, sociales et actionnaires évaluées à 9,6 milliards ; l’apurement des dettes bancaires et commerciales de la Cicam évaluées à 12,6 milliards (qui passe soit, par remboursement par l’État de cette, soit son pré- financement ou sa capitalisation partielle ou entière). À cela, il faut ajouter les besoins en financement de l’entreprise évalués à 26 milliards de Fcfa jusqu’en 2025, dont 19 milliards pour l’investissement et la maintenance des équipements et 7 milliards pour le cycle d’exploitation.
Dans la filière coton-textile cuir, sur le plan global, la SND30 prévoit en plus d’une augmentation de la production cotonnière nationale au seuil de 600.000 tonnes/an à l’horizon 2025 (contre plus ou moins 160.000 jusque-là), d’intégrer la transformation industrielle de la fibre locale pour atteindre un taux minimum de 50% à l’horizon de 2030.