A cette occasion, 49 employés de cet établissement de microfinance ont reçu le 14 juillet 2023 à Douala des médailles d’honneur en argent et en vermeil.

L’esplanade de Canal Olympia à Douala a frémi au rythme de la Mutuelle pour la promotion de l’épargne et du crédit d’investissement (Mupeci). Paré aux couleurs de cet établissement de microfinance (EMF), ce lieu a reçu plus de 1000 personnes, dont des employés de cette institution financière, des proches et amis, des partenaires et clients ainsi que des autorités administratives. La date du 14 juillet étant une période particulière pour la Mupeci, car elle représente le jour de l’ouverture de la toute première agence de cette mutuelle en 2003, c’était donc l’occasion de commémorer les 20 ans d’activités de la structure. L’occasion faisant le larron, les dirigeants de la Mupeci ont décidé qu’il était temps d’honorer les employés qui contribuent à rehausser l’image de cet EMF, mais également à la propulser au rang des meilleurs dans son domaine d’activités au Cameroun.

En effet, au cours de cette célébration, 49 employés ont été gratifiés de médailles. Les récipiendaires ont reçu 75 médailles au total, soit 48 en argent et 27 en vermeil. « C’est un honneur pour nous de recevoir ces médailles de travail qui témoignent la reconnaissance de l’entreprise à notre égard », s’est exprimée Prudencia Fompou, représentante du personnel.

En sa qualité de directrice régionale Centre-Sud-Est de la Mupeci, Yvonne Djuikui s’est dite honorée par les distinctions reçues ce jour. « Je suis émue. Ça fait pratiquement 19 ans que je travaille à Mupeci, c’est une joie immense et une reconnaissance qui fait plaisir », a-t-elle déclarée à la fin de la cérémonie de remise des médailles. Elle a d’ailleurs reçu deux médailles (Vermeil et argent).

La célébration des 20 ans de la Mupeci symbolise les efforts fournis par cette entreprise pour se maintenir sur le marché et accroître son potentiel. « Nous avons fait notre chemin pour nous placer en 20 ans, parmi les meilleures institutions de microfinance au Cameroun et dans la sous-région. Ces 20 dernières années à l’institution sont globalement positives au vue de l’impact de nos actions sur la vie des Camerounais. Nous avons ainsi contribué à travers notre système de crédit conseil et autres services financiers d’accompagner des membres à sortir de l’informel, en leur permettant de contribuer à l’assiette fiscale de l’Etat », a affirmé Zéphyrin Blaise Tchoupou, Directeur général de la Mupeci.

INTERVIEW

Zéphyrin Blaise Tchoupou, directeur général de la Mupeci
« En 20 ans, Mupeci a accompagné plus de 2 millions d’entrepreneurs »

Dans cet entretien, le patron de la microfinance dresse le bilan des activités de la structure dont il a la charge après 20 années d’existence.

14 juillet 2003- 14juillet 2023 !Cette année marque la célébration des 20 ans de l’excellence dela Mupeci, quel est bilan des activités de votre EMF ?

De prime abord, il nous semble opportun et juste de tirer un coup de chapeau au Promoteur, excellent visionnaire, aux membres fondateurs et autres pionniers qui, au prix d’importants sacrifices, ont su batailler pour l’éclosion de ce projet, ainsi que son décollage dans un contexte difficile marqué par la sortie timide de la crise des années 1990 qui a impacté sérieusement le système bancaire et financier de la Cemac. On peut donc aisément imaginer la peine avec laquelle le projet a amorcé son décollage. Cela n’a pour autant pas freiné les ardeurs du leader déterminé et convaincu, qui a su s’entourer des pairs qu’il fallait et de la ressource humaine dévouée et rompue à la tâche, mais surtout animée du sens de sacrifice, état d’esprit sans lequel rien n’aurait prospéré, ajouté à la rigueur implacable du manager de la première heure… Ainsi, vingt ans après, du haut de son immeuble siège sis au feu rouge Bessengue, la Mupeci, institution aujourd’hui leader du réseau Camccul, peut fièrement dévoiler sa copie. Aujourd’hui, le tableau des performances affiche un membership de 67 000 sociétaires, un total d’actifs de 64 milliards deFcfa, avec des ressources collectées de 61 milliards et un portefeuille de crédits estimé à 39 milliards. Son réseau s’étend aujourd’hui sur six régions avec vingt trois agences garantissant un accueil chaleureux à tous ceux qui y accèdent… Au demeurant, ces vingt premières années d’existence de l’institution sont globalement positives au vu de l’impact de nos actions sur la vie des camerounais.

Quelles sont les actions qui ont été menées de manière spécifique ?

Nous avons ainsi contribué à travers notre système de crédit-conseil et autres services non financiers d’accompagnement des membres, à sortir de l’informel des milliers d’acteurs qui aujourd’hui, tout en contribuant dans l’assiette fiscale de l’Etat, ont connu une ascension fulgurante devenant de véritables créateurs de richesse, et des employeurs certains. De même, on peut se féliciter d’avoir au fil du temps, façonné une génération de champions et une structure organisationnelle axée sur l’émulation et la fidélisation du personnel, ressource première de l’institution, ainsi que la promotion interne. Sur le plan spécifiquement agro-pastoral, les actions de la Mupeci en zone rurale sont tout aussi palpables. Outre, l’éducation financière qui a permis de relever le niveau des populations de ces zones en matière d’opérations et de produits que peuvent leur offrir les institutions financières, la gestion comptable et financière de leurs microprojets et la gestion de leurs budgets, la Mupeci a su accompagner plusieurs entrepreneurs particulièrement dans le secteur agricole. L’institution peut se targuer aujourd’hui de compter dans son portefeuille, 6 chaînes de valeurs (soja, poivre blanc de Penja, cacao, manioc, patate et huile de palme) bien élaborées partant de la production de la matière première au produit fini prêt à la consommation, ce qui symbolise notre manière de faire corps avec le slogan qui voudrait que l’on aille de la fourche à la fourchette. Ces efforts fournis dans la structuration ont eu un impact perceptible sur les revenus des différents acteurs de la chaîne, en priorité les producteurs, qui doivent mieux profiter de leur dur labeur. Au passage, notre contribution à la mise sur pied de l’IG poivre de Penja a eu un écho retentissant sur le plan international avec la labélisation qui a véritablement valorisé le produit. De même, la chaine de valeur cacao, assise sur le cacao de l’excellence, a permis à ces producteurs de vendre leur cacao au prix préférentiel de 1740 de loin supérieur à celui pratiqué sur le marché ordinaire qui tourne autour de 1100 Fcfa, soit une plus-value considérable qui vient revaloriser le fruit du dur labeur du producteur souvent considéré comme le lésé de la chaine…

En général, la Mupeci, au cours de ses vingt ans d’existence, a pu impacter sensiblement le secteur agricole du Cameroun en accompagnant près de 2 millions d’entrepreneurs pour un volume cumulé de financement chiffré à des centaines de milliards.

Avec un total d’actifs de 64 milliards déjà enregistrés en 2023, la Mupeci montre qu’elle fait partie des EMF qui ont une présence importante au Cameroun, Quels sont les objectifs à court et moyen terme pour vous imposer davantage sur le marché ?

L’expérience accumulée tout au long de ces années et surtout les leçons tirées nous permettent d’envisager l’avenir avec plus de détermination et plus de lucidité en dépit de l’environnement fortement concurrentiel. A court et moyen terme, nous envisageons ainsi : finaliser le projet de modernisation de l’institution; parachever le programme de révolution RH ; poursuivre avec le programme d’accompagnement spécifique du made in Cameroon ; poursuivre avec le programme jeunes qui intègre un ensemble de produits et services à l’endroit de la jeunesse camerounaise ; accentuer le financement des activités génératrices de revenus en zones urbaines, périurbaines, et surtout rurales ; assurer à l’horizon 2025, notre implantation dans les régions non couvertes et améliorer le maillage actuel à travers de nouveaux guichets pour consolider notre politique de proximité.

La nouvelle règlementation Cobac entrée en vigueur en 2018 a–t-elle contribué à l’épanouissement de votre institution ?

Vous parlez d’épanouissement ? En fa it, vu sous l’angle de l’assujetti que nous sommes, le nouveau corpus réglementaire se présente beaucoup plus comme un renforcement des contraintes, même si le législateur a voulu mieux encadrer la profession pour limiter les casses et davantage préserver l’épargne publique…

Est-ce un choix stratégique défaire partie du réseau Camccul ?

Même si aujourd’hui, appartenir à un organe faitier est une obligation pour tout EMF qui exerce ou veut exercer en première catégorie, il reste qu’en 2003, intégrer Camccul fut essentiellement stratégique pour nous, vu sous l’angle de la représentation, de l’administration, de la gestion et du contrôle pour une veille permanente.

Parlez-nous de « Mupeci Akoupty » En quoi sera-t-il bénéfique pour les clients ?

Akoupty est le nom de baptême de notre projet de modernisation qui s’appuie principalement sur la transformation digitale. Au bout du processus, la clientèle sera la première bénéficiaire tant nous voulons offrir une meilleure expérience client en leur facilitant la vie, en simplifiant les process des opérations ainsi que les coûts et en enrichissant l’offre actuelle…

En perspectives, comment voyez vous Mupeci dans les 20 prochaines années ?

Une institution qui aura réalisé sa vision et qui aura véritablement dit son mot dans le processus d’inclusion financière et surtout dans l’objectif de lutte contre la pauvreté et l’émergence de grands opérateurs économiques.