Vous êtes ici
Accueil > Banque, Bourse, Finance > Finance > Une Alliance pour développer les marchés carbone créée en Afrique centrale

Une Alliance pour développer les marchés carbone créée en Afrique centrale

Elle a été actée à Yaoundé le 25 janvier 2024, au terme des assises conjointement organisées par la Bdeac et l’Institut de la Francophonie pour le développement durable entre autres.

Dans la dynamique de son engagement pour la promotion de la finance verte en Afrique centrale, la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) en partenariat avec l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (Ifdd) et la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc), a organisé à Yaoundé, du 23 au 25 janvier 2024, les assises pour renforcer l’action climatique et développer une alliance pour les marchés carbone et la finance climat dans la sous-région. Celle-ci a abouti à la naissance d’une Alliance centre-africaine pour le marché carbone. Elle a été actée par les participants composés de structures gouvernementales des six Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), des organisations de la société civile (OSC), et des partenaires au développement. Le Cameroun par l’entremise de Nana Aboubakar Djalloh, ministre délégué auprès du ministre de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable (Minepded) qui clôturait les assises, s’est porté garant pour abriter son siège.

En attendant la tenue de son Assemblée générale constitutive (AGO) dans les prochains mois, il reste néanmoins que sa préparation et sa mise en œuvre sont de véritables défis comme le souligne Dieudonné Evou Mekou, président de la Bdeac. « Il est vrai que les projets de la finance carbone et climatique nécessitent beaucoup d’investissements en temps et en ressources financières pour leur préparation et leur mise en œuvre, contrairement aux projets classiques. Mais, la Bdeac ira de l’avant et s’en donnera les moyens », s’est-il engagé.

LES ENJEux PortéS Par La BDEac

Les enjeux portés par la Bdeac visent à développer des alternatives à des modèles économiques actuels, afin de renforcer les capacités des acteurs sous régionaux à s’approprier des instruments opérationnels de la tarification carbone dans le contexte plus large de l’Accord de Paris. « Notre action devra par conséquent à long terme, représenter à travers le développement du marché carbone, de l’économie verte, une véritable opportunité pour la diversification de l’économie durable de nos Etats, le développement des entreprises, la création d’emplois en lien avec la protection et la gestion durable de nos écosystèmes dans l’optique de l’émergence d’une économie bas carbone », souhaite le président de la Bdeac.

A titre de rappel, la Bdeac est l’agent financier du Fonds bleu du Bassin du Congo depuis le 7 décembre 2022. Elle a participé activement au sommet des trois bassins forestiers organisé du 26 au 28 octobre 2023 à Brazaville. L’institution que dirige Dieudonné Evou Mekou a aussi signé un Mémorandum d’entente avec le Secrétariat exécutif de la Ccnucc citée plus haut, le 3 décembre 2023.

a La quêtE DES FiNaNcEMENtS aDéquatS

Comme dans toute œuvre humaine, cette initiative nécessite les ressources de divers ordres. Mais celles qui nécessiteront plus d’efforts de mobilisation demeurent sans doute les ressources financières. L’argent étant le « nerf de la guerre ». Pour Firmin Pakouzou, chef de la délégation de la République Centrafricaine (RCA) à ces assises, le principe de cet argent existe notamment dans le cadre des conventions internationales pour l’amélioration de la gestion de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques. Il a profité de l’opportunité offerte, pour présenter le projet de monétisation des crédits carbone porté par son pays comme une solution pour la mobilisation des ressources financières tant sollicitées. « Il nous revient de pouvoir nous organiser pour le mobiliser », a-t-il exhorté. C’est d’ailleurs à cette fin que l’Alliance des marchés de carbone en Afrique centrale, apparaît comme un impératif pour les pays de la région. « Il revient aux pays de la sous-région, les organisations de développement et la Bdeac en tant qu’institution de financement des Etats, de se mobiliser pour mener des actions synergiques afin de donner une plus grande visibilité aux activités de la finance carbone, d’assurer une meilleure cohérence des interventions sur les questions liées à l’environnement et au climat », poursuit-il. Cela devrait permettre à la Bdeac de réaliser ses ambitions pour la croissance verte et durable des pays de l’Afrique centrale comme le veut son président.

reactIons

Nana Aboubakar Djalloh, ministre délégué auprès du ministre de l’Environnement
« Le Cameroun s’engage à porter cette initiative commune »

Dès l’entame des discussions avec la Bdeac sur une alliance du marché carbone, le Cameroun a montré son engagement à mobiliser toutes les parties prenantes de la sous-région à relever ce défi sans précédent. Notre pays reste dans sa logique et s’engage à porter au nom des autres pays de la sous-région, cette initiative commune et ce beau projet. Aussi exprimons nous notre détermination à accueillir et à héberger cette alliance pour suivre l’exemple de nos frères d’Afrique de l’Ouest et de l’Est. L’objectif principal de ces assises était de faire l’état des lieux des marchés de carbone dans l’espace francophone de la région Afrique centrale et du Bassin du Congo en particulier, en vue d’en dé- gager une démarche stratégique concertée à même combler les attentes de chacun de nos pays, tout en préservant nos intérêts communs.

Dieudonné Evou Mekou, président de la Bdeac
« L’implication de tous sera déterminante pour l’essor des marchés de carbone »

En ce qui concerne la Bdeac, son engagement et sa détermination à promouvoir les projets de la finance carbone et climatique dans la sous-région Afrique centrale est non équivoque et sans conteste. Il est vrai que ce type de projets nécessite beaucoup d’investissements en temps et en ressources financières pour leur préparation et leur mise en œuvre, contrairement aux projets classiques. Mais, elle ira de l’avant et s’en donnera les moyens. Cet atelier de renforcement des capacités a permis aux participants de faire un état de lieux des initiatives et projets de marchés de carbone en Afrique centrale. Il a également permit le partage d’expériences sud-sud sur la création d’alliances pour les marchés du carbone et les processus de développement des projets durables, ainsi qu’à la formulation des recommandations stratégiques pour l’émergence de ces initiatives dans notre zone. Les résultats et les connaissances engrangés, appelleront des acteurs, des interventions un peu plus éclairées lors des prochaines étapes, conformément à la feuille de route qu’ils ont formulée. Dans cette perspective, cette implication dans la réussite de cette œuvre commune, sera très déterminante dans l’atteinte des objectifs de développement des marchés de carbone et la finance climat en Afrique centrale.

Laisser un commentaire

Top