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Les points saillants du collectif budgétaire en RCA

Le document récemment présenté au Parlement par le gouvernement, consacre une hausse des ressources extérieures de 13,94% et 4,76% pour les charges totales entre autres.

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u vu des évolutions intervenu au plan intérieur et extérieur depuis l’adoption de sa loi de Finances initiale (LFI) pour l’exercice 2023, le gouvernement centrafricain vient de soumettre à l’examen du Parlement, son projet de collectif budgétaire pour le même exercice. Y sont contenus, des ajustements en termes de recettes, dépenses et solde. Selon Hervé Ndoba, ministre des Finances et du Budget, ces réajustements sont rendus nécessaires par la prise en compte dans le budget de l’Etat les appuis budgétaires et les appuis projets dont les différentes conventions ont été signées après la promulgation de la loi de finances 2023. A cela s’ajoutent entre autres, le transfert des recettes de services des différents ministères vers le Compte unique du Trésor, la prise en compte des besoins pressants pour lesquels les informations y relatives n’étaient pas disponibles au moment de l’élaboration du projet de budget 2023, ainsi que l’ajustement de la structure du marché et des prix des hydrocarbures et la nécessité de renflouer les crédits de certaines lignes budgétaires sensibles.

Par conséquent, les ressources totales sont estimées à près de 254,55 milliards de Fcfa. Les ressources extérieures sont portées à 115,20 milliards de Fcfa, en hausse de 13,94% par rapport à celles de la LFI, contre 139,35 milliards de Fcfa pour celles devant provenir de l’intérieur. La douane est appelée à mobiliser 57,57 milliards de Fcfa de recettes, contre 59 milliards de Fcfa pour le fisc et 22,78 milliards de Fcfa pour le Trésor et la comptabilité publique. Pour ce qui est des ressources extérieures, elles sont composées de 27 milliards de Fcfa d’appuis budgétaires et 88,20 milliards deFcfa de dons projets.

HAuSSE DE 4,76% DES CHArGES DE L’EtAt

Entretemps, les charges totales de l’Etat vont connaitre une augmentation de 4,76% par rapport à celles contenues dans la loi de Finances initiale, pour se situer à environ 297,35 milliards de Fcfa. Elles se décomposent de la manière suivante : 199,66 milliards de Fcfa destinés aux dépenses primaires, 99,94 milliards de Fcfa pour les investissements et 9,5 milliards de Fcfa pour les charges financières. Par rubrique, les charges de personnel sont en évolution de 3,54% par rapport au texte initial pour se situer à 3,2 milliards de Fcfa. « En effet, sur la base des paiements réellement effectués à fin juin 2023, une révision à la hausse de cette catégorie de dépenses s’est avérée nécessaire pour couvrir le restant de l’année », justifie l’argentier centrafricain. En outre, les dépenses de biens et services passent de 43,8 milliards de Fcfa à 47,4 milliards de Fcfa. Celles de transferts ont subi une augmentation de 5,36%, passant de 47,8 milliards de Fcfa dans le budget initial à 50,3 milliards de Fcfa.

Dans la même veine, les dépenses d’investissement ont connu une hausse de 2,81% malgré une baisse des investissements financés sur ressources intérieures. Cette hausse s’explique selon le ministère des Finances et du Budget, par la prise en compte de nouveaux projets d’investissements financés sur ressources extérieures. Aussi, les charges financières ont augmenté de 3,03% imputables à la prise en charge des émissions de titres dans le courant de 2023. Les ressources de trésorerie enregistrent une hausse de 20%, passant de 80 milliards de Fcfa à 100 milliards de Fcfa, tandis que les charges de trésorerie sont passées de 47,78 milliards de Fcfa dans la loi de Finances initiale à 50,71 milliards de Fcfa, soit une hausse de 5,79%. Ce solde de trésorerie excédentaire est estimé à hauteur de 49,28 milliards de Fcfa.

LE SOLDE GLOBAL DÉFiCitAirE

Au regard des prévisions des ressources et des charges du projet de loi de Finances rectificative pour l’exercice 2023, ci-dessus exposées, le solde global est déficitaire de 42,8 milliards de Fcfa, ce qui représente 2,6% du PIB contre 3% dans le budget initial. Ce déficit sera entièrement financé par le solde excédentaire des opérations de trésorerie. Quant au solde primaire, il est déficitaire de 60,3 milliards de Fcfa, correspondant à 3,6% du PIB. Il faut souligner que ce niveau de solde primaire limite toujours la capacité de l’Etat à faire face au remboursement de la dette publique. Raison pour laquelle, le gouvernement appelle à une mobilisation sans cesse croissante, des ressources financières intérieures et de la maîtrise des dépenses publiques. L’Etat centrafricain dit pouvoir compter également sur l’appui indispensable des partenaires techniques et financiers pour améliorer l’espace budgétaire encore très étroit et fragile. Dans le cadre de son programme avec le Fonds monétaire international (FMI), ce dernier s’est engagé au titre de l’exercice budgétaire 2023, à mobiliser les recettes intérieures à hauteur de 131,8 milliards de Fcfa, à contenir le déficit primaire intérieur à 64 milliards de Fcfa et à privilégier les dépenses en faveur des secteurs sociaux, pour un montant total d’au moins 22 milliards de Fcfa. D’autres engagements relatifs à la limitation du recours aux procédures dérogatoires d’exécution des dépenses, ou pour toute nouvelle dette extérieure ou concessionnelle ou garantie par l’Etat, ont également été pris.

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